1ère journée, 1ère galère

La journée du 31 juillet avait bien commencé. L’enregistrement des bagages s’était fait rapidement à Roissy, l’avion avait décollé à l’heure sous un soleil bienveillant et nous sommes arrivés à Halifax à 13h15 comme prévu. Les bagages récupérés, le passage de la douane effectué rapidement, nous avons passé le seuil des arrivées, il était à peine 14h. Avant de nous diriger vers le loueur de voiture, nous avons décidé de faire une pause au Starbucks de l’aéroport. Et donc un peu avant 15h, nous étions devant le comptoir de Dollar, qui semble être une compagnie low-cost du groupe Hertz.

La voiture, une Toyota Corolla, était réservée et prépayée par une plateforme de réservation. L’employé de Dollar retrouve la réservation, me fait le topo habituel sur les assurances et me demande finalement ma carte de crédit pour la caution. Et là, problème! La carte ne passe pas. Un essai, deux essai, trois essais… toujours rien. Le loueur refuse, par ailleurs, de prendre la carte d’Elise qui n’est pas inscrite au contrat en tant que second conducteur et il nous dit ne pas être en mesure de changer quoi que ce soit au contrat : impossible de changer le conducteur, impossible d’annuler. Il nous propose simplement de nous louer la voiture à ses tarifs et conditions, charge à nous d’annuler l’autre réservation. Or le contrat de la plateforme de réservation stipule bien que toute annulation est impossible moins de 24h avant le début de la location et que la  la somme est donc due dans son intégralité, même si nous ne louons pas le véhicule. Nous appelons immédiatement la plateforme de location de voiture en France pour faire ajouter Elise au contrat afin de pouvoir utiliser sa carte. Hélas, la Hot-line de la plateforme de réservation vient juste de fermer! Il est 15h05 à Halifax et 20h05 à Paris.  Nous appelons alors le service d’assistance de VISA pour comprendre ce qui se passe. L’opérateur nous indique que le plafond mensuel de paiement est très légèrement dépassé, d’environ 200€. Nous expliquons la situation au loueur, parlons des filles qui sont fatiguées, et tentons de négocier. Rien n’y fait. Rien n’est possible : ni un paiement de la caution en argent liquide, ni l’utilisation de la carte d’Elise, ni le report de la caution… Nous pensons alors que notre ultime chance est d’attendre qu’il soit minuit en France, c’est-à-dire 19h à Halifax, pour que l’autorisation de paiement de la carte soit réinitialisée du fait du changement de mois.

S’en suit une longue attente dans l’aéroport d’Halifax. Pendant ce temps, nous en profitons pour prévenir l’hôtel réservé à Charlottetown (à 3 heures de route d’Halifax!) que nous arriverons probablement un peu tard, nous lisons, je prends quelques photos, nous dînons au Panniza (fast-food, où le client peut composer sa pizza avec les ingrédients de son choix)… Les filles ont été remarquablement patientes et gentilles. Seul petit accroc quand Alice a commencé à avoir faim. Mais une pizza dévorée plus tard, tout allait bien.

19h arrive et nous revoilà devant le comptoir de Dollar. Nouvelle tentative… nouvel échec. Nous rappelons VISA pour comprendre. Notre carte est bien re-créditée et ils ne comprennent pas pourquoi le paiement reste bloqué. Peut-être est-ce un problème de synchronisation des serveurs de la Banque entre la France et le Canada? Une dernière tentative… un dernier échec. Nous abandonnons tout espoir. Nous nous résolvons finalement à dormir dans un hôtel qui jouxte l’aéroport.

La nuit se passe avec un peu de stress. Et si demain la carte ne passait toujours pas? Nous serons probablement bon pour perdre la somme de la réservation et louer une voiture au prix fort.

Finalement, le lendemain la carte de crédit est passée sans encombre et nous avons pu enfin quitter l’aéroport d’Halifax. La route entre Halifax et Charlottetown était magnifique et apaisante, au milieu d’immenses forêts vertes et sous un soleil à la lumière douce.

PS : on a beau essayer de planifier, d’anticiper, il demeure toujours des incertitudes. C’est aussi la beauté du voyage et de l’aventure. Je peux le dire aujourd’hui parce que cette mésaventure est derrière nous. Mais quand j’étais à l’aéroport avec l’impression d’être bloqué, j’avais du mal à relativiser. Ce n’est que le début et c’est une bonne leçon.

PPS : si on refait l’enchaînement des événements, on se rend compte que ce scénario était improbable et pourtant il s’est réalisé. Nous n’aurions pas été au Starbucks, nous aurions sans doute pu appeler la plateforme de réservation à temps. La somme était dérisoire. Si la carte s’était bloquée un jour avant, nous aurions pu agir. Si Elise avait été déclarée en second conducteur, nous aurions pu utiliser sa carte… Mais comme vous le savez avec des « si », on referait le Monde.

 

5 commentaires

  1. On essaie toujours de pouvoir utiliser nos deux cartes effectivement parce qu’on n’y comprend jamais rien à ces problèmes de cartes bleues bloquées! On a déjà loué chez dollar sans problème

  2. Mais maintenant profitez! Rien de grave finalement

  3. Vive l’aventure ! Sans ce type d’événements votre voyage perdrait de sa richesse. Les bons moments n’en seront que plus exaltants ! Amitiés.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *