Catégorie : Etapes

Kings Canyon Resort

Initialement, j’avais conçu Kings Canyon comme une étape dans notre route entre Ayers Rock et Alice Springs. En fait, la route passant par Mereenie n’étant pas praticable sans 4×4, cette étape s’est avérée être un vrai détour. En effet, par la route, la distance entre Yulara (Ayers Rock) et le Crowne Plaza (notre point de chute à Alice Springs) est de 445 km, tandis que la distance entre Kings Canyon Resort et le Crowne Plaza est de 473 km!

Ce détour a, qui plus est, été décevant. Le site de Kings Canyon en lui-même est intéressant mais pas exceptionnel et la chaleur nous a empêchés de faire le tour complet du canyon qui est la randonnée phare des lieux. Mais ce qui a été le plus décevant, c’est l’hôtel. Les prix étaient très élevés, aussi avons-nous choisi une chambre sans douche privative. Même cette chambre nous a coûté plus de 90 € la nuit (la chambre supérieure était dans les 200 €!). Sur booking.com, les photos donnaient le sentiment de chambres simples mais propres et joliment décorées. En arrivant sur le site, nous avons découvert un complexe hôtelier laissé plus ou moins à l’abandon, constitué de préfabriqués et de bâtiments vétustes. Notre chambre avait l’air d’une cellule de prison ou d’asile psychiatrique avec ces gros carreaux de faïence blancs et ses grillages aux fenêtres. Les douches collectives juste en face étaient envahies par les insectes et mal entretenues. Heureusement, la climatisation fonctionnait plutôt bien. Malgré tout, nous avons passé un bon moment dans ce lieu et nous avons beaucoup ri de l’austérité toute carcérale de notre cambuse.

 

Yulara, Ayers Rock Resort

Comme je l’ai écrit dans le précédent article, Ayers Rock est un complexe hôtelier, baptisé Yulara, dédié au parc national d’Uluru et de Kata Tjuta. Ces deux sites sont des lieux sacrés pour les aborigènes. Après la première guerre mondiale, ces sites étaient d’ailleurs intégrés à une réserve. Mais en 1958, l’Australie crée en ces lieux un parc national, soustrayant, par là même, ces territoires de la réserve aborigène. L’année suivante le premier motel est construit et les travaux de la piste d’atterrissage sont lancés, marquant le début de l’exploitation intensive du site dans un objectif touristique. Depuis 1985, la gestion des sites est censée être faite conjointement avec la communauté aborigène Mutitjulu. Mais, nous avons vraiment eu l’impression que l’exploitation continuait d’être faite par et pour le profit quasi-exclusif de la communauté blanche.

L’aéroport est tout petit et il ne faut que 10 minutes pour rejoindre la ville touristique de Yulara, où se trouvent les hôtels. Le complexe hôtelier est très agréable et bien entretenu. Tout est organisé autour du parc national d’Uluru et de Kata Tjuta. De grands cars viennent et vont en permanence pour amener de nouveaux touristes, les transporter vers le parc national ou les ramener vers l’aéroport. C’est une immense machine très bien huilée. Bien que je n’apprécie guère ces lieux très touristiques, je dois reconnaître que je m’y suis senti à mon aise. Les parties communes sont agréables, les circulations bien conçues ; il est possible de se rendre dans tous les restaurants du complexe quel que soit l’hôtel où on réside ; le personnel est accueillant, souriant et bienveillant. Bien sûr les hôtels tentent de vous vendre de nombreux tours (excursion au lever ou au coucher du soleil, promenade en dromadaire, dîner sous les étoiles, excursion pour découvrir la faune ou la flore ou la culture aborigène, etc.). Tout est très cher. L’avantage, quand on a une voiture, c’est que l’on est autonome et donc il est inutile de passer par une excursion. Le billet d’accès au parc s’achète sur Internet avant d’arriver à Ayers Rock, il est valable pour une durée de 3 jours à compter de la date choisie, et il suffit de le présenter sur son téléphone pour accéder au parc. Les randonnées sont bien balisées et les lieux d’intérêt facilement identifiables. Des plateformes sont même aménagées aux lieux stratégiques pour admirer les sites aux lever et coucher du soleil.

Dans le complexe hôtelier, il existe également un petit supermarché, ce qui nous a permis d’acheter le nécessaire pour déjeuner sur le pouce, dans la chambre.

Comme pour le reste de l’Australie, Ayers Rock m’a laissé un sentiment mêlé d’admiration devant les splendeurs de la nature, et de surprise devant l’absence des aborigènes. Tout juste avons-nous croisé quelques aborigènes employés dans le complexe hôtelier, ultra minoritaires en comparaison des légions asiatiques. Nous en avons vus quelques uns également autour du petit supermarché, semblant désoeuvrés et vivre dans une situation extrêmement précaire, sans que nous comprenions d’ailleurs pour quelle raison ils se trouvaient en ce lieu. Le musée dédié à la culture aborigène, à l’intérieur du parc national, était quant à lui tenu par un ranger blanc!

Beaucoup de discours sont écrits en faveur d’une collaboration entre les communautés, vantant la maîtrise de l’environnement des aborigènes. Ils apparaissent souvent en photo sur les couvertures des plaquettes commerciales. Hommage est rendu à leur tradition, à leur art. Mais, dans la réalité, ils sont absents.

 

Une semaine à Sydney

Nous n’avons pas vu passer la semaine à Sydney. Nous étions installés dans un très bel appartement du quartier de Waterloo, à environ 10′ en voiture du centre-ville. Il s’agit d’un quartier résidentiel qui comprend de nombreux immeubles soignés sur le plan architectural très récents voire neufs. Le quartier, d’une propreté remarquable, comme toute la ville d’ailleurs, semble majoritairement habité par une population asiatique. Il y avait d’ailleurs plusieurs restaurants asiatiques autour de l’immeuble. Mais, hormis le soir de mon anniversaire (le 21 janvier) où nous avons mangé dans un excellent restaurant sichuanais, nous avons préféré cuisiner, comme à notre habitude. Nous faisions nos courses d’alimentation dans les magasins Woolworths qui proposent des produits remarquables et très majoritairement issus de l’agriculture australienne.

Sydney est une ville très plaisante. L’architecture est élégante et créative. La ville est impeccable et compte un nombre impressionnant de parcs, peuplés d’oiseaux très variés. Tout y est simple. Les premières heures, j’ai trouvé que la conduite des habitants de Sydney était un peu nerveuse, mais je m’y suis finalement habitué très rapidement. Les indications de circulation sont bien faites, ce qui rend la conduite à gauche très aisée et agréable. Le seul problème c’est le stationnement en centre-ville. Il y a peu de stationnements dans les rues et les parkings couverts affichent des prix qui peuvent être délirants. Si on ne prend pas garde, on peut rapidement dépenser une somme importante en deux ou trois heures de parking. Malheureusement, nous avons payé pour apprendre. Le premier jour, nous sommes entrés dans le premier parking venu, près du port des ferries. En ressortant, 2 heures et demie plus tard, nous avons trouvé l’addition de 65 $ (plus de 40 €) un peu salée! Ensuite, nous avons été plus vigilants et recherchés les parkings les plus abordables sur Internet avant de sortir en ville. Finalement, même si les tarifs sont élevés, il existe des solutions abordables (forfait journalier le week-end, forfait le soir, etc.).

Nous avons commencé notre visite de la ville, en faisant un aller-retour en ferry, dans la magnifique baie de Sydney, entre le quartier central des Rocks et le port de Manly, qui se trouve côté nord à l’entrée de la baie. Le soleil brillait mais l’après-midi était suffisamment avancée pour que nous puissions supporter ses rayons sur le pont du bateau, baigné d’une douce brise marine. La promenade a duré 2 fois 30 minutes avec une halte sur la plage de Manly. Elle a été l’occasion de notre premier contact avec l’opéra de Sydney et le Sydney Harbour Bridge. La baie est large mais les deux rives sont visibles à tout moment. Elles sont garnies de nombreuses constructions et bordées de navires de tout genre : bateaux de plaisance, voiliers de compétition, imposants navires militaires, péniches… Voir la baie de Sydney, c’est comprendre la vocation marine de la ville. Il n’est donc pas étonnant que l’opéra dont les fines coques paraissent des voiles gonflées par le vent, soit devenu l’emblème de la ville.

Nous avons également beaucoup marché dans les parcs et les rues du centre ville de Sydney, animées d’une agitation permanente. Nous avons visité le musée des beaux-arts qui nous a donné l’occasion d’un premier contact avec l’art aborigène, ainsi que le musée de la marine qui compte plusieurs navires ouverts au public. Enfin, nous nous sommes accordés une journée d’escapade dans le parc national des Blue Mountains à 100 km à l’ouest de la ville.

Le temps est passé si vite que nous n’avons pas eu le temps de voir la célèbre plage de Bondi Beach et la côte avoisinante. Nous espérons que le soleil sera au rendez-vous pour pouvoir en profiter, lorsque nous repasserons à Sydney dans quelques jours, avant de nous envoler pour Kuala Lumpur.