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Le vieux Tbilissi

Le centre historique de Tbilissi compte de nombreuses églises (comme vous avez pu le constater dans mon précédent article) ainsi que d’autres bâtiments notoires et des monuments plus modernes. Mais les rues les plus anciennes abritent encore de nombreuses habitations décrépites qui sont progressivement rénovées ou transformées.


Façades délabrées du centre historique


Maisons rénovées


Quartier des thermes


Mosquée


Fontaine Wallace offerte par la France en 1918, à l’occasion de l’indépendance du pays


Tour-horloge de Rezo Gabriadze (2010)


Statue de Saint-Georges terrassant le dragon, place de la Liberté

Cette statue a remplacé une statue de Lénine, démolie en 1991.


Ruines de la forteresse Narikala (IVème siècle)

La forteresse, créée au IVe siècle, fut agrandie par les Omeyyades au VIIe siècle et plus tard, par le roi David le Bâtisseur (1089-1125). Son nom actuel est une déformation du nom donné par les Mongols : Narin Qala, signifiant « petite forteresse ».

 

Les églises orthodoxes de Tbilissi

A l’instar de l’église orthodoxe d’Arménie, l’église orthodoxe de Géorgie est autocéphale, c’est-à-dire indépendante de toute autre autorité religieuse. Tbilissi compte un très grand nombre d’églises qui attestent de l’importance de la religion dans l’histoire et dans l’identité culturelle du pays. Elles édictent un code vestimentaire strict. Par exemple, les femmes sont tenues d’être voilées.


Eglise orthodoxe Antchiskhati (VIème siècle)


Eglise orthodoxe Saint-Georges de Kachvéti (début du XXème siècle)


Eglise orthodoxe arménienne Jvaris Mama (XVIème siècle)


Eglise orthodoxe de la Dormition de la Vierge de Metekhi (XIIème siècle)


Eglise orthodoxe arménienne Saint-Georges de Tbilissi (XIIIème siècle)


Cathédrale orthodoxe Sioni (XIIème siècle)


Cathédrale de la Trinité (2004)

 

Emeutes au parlement de Géorgie

Le 20 juin au soir, Le Monde publiait un article intitulé « Emeutes au Parlement de Géorgie après le discours d’un député russe ». C’était 3 jours seulement avant notre arrivée à Tbilissi. Je pense que cette épisode est passé largement inaperçu en France. Aussi je pense utile d’en dire deux mots.

Dans mon article précédent sur l’Histoire de la Géorgie, je rappelais l’intervention militaire russe en 1992 puis en 2008, en faveur des indépendantistes d’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie contre les autorités géorgiennes. La situation reste toujours tendue entre la Russie et la Géorgie. Et la coopération de la Géorgie avec les Etats-Unis, la France, la Turquie et l’Azerbaïdjan dans la construction d’un gazoduc reliant la mer Caspienne et la Méditerranée a aggravé la situation.

Or le 20 juin, Sergueï Gavrilov, député de la Douma (l’assemblée russe), qui plus-est réputé fervent défenseur des indépendantistes d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie, a pris la parole au parlement géorgien pour ouvrir l’« Assemblée interparlementaire orthodoxe ». Cet événement a immédiatement déclenché l’ire d’une partie de la classe politique géorgienne et de ses partisans. Des milliers de personnes ont rapidement afflué vers le parlement, jusqu’à 10.000 selon les médias géorgiens et russes. Il s’en est suivit des émeutes violentes provoquant une trentaine de blessés parmi les manifestants et au moins autant parmi les policiers. Le lendemain, le bilan a été revu à la hausse et porté à 240 blessés au total.

Le lendemain matin, je recevais une alerte du Fil d’Ariane (organe de communication des autorités françaises à l’adresse des voyageurs inscrits sur le site) nous recommandant la plus grande prudence suite aux événements de la veille et annonçant de possibles manifestations violentes dans les jours qui allaient suivre.

En lisant cet article, je me suis interrogé sur l’opportunité de maintenir Tbilissi comme dernière étape de notre tour du Monde. J’ai interrogé notre hôte Airbnb qui a été plutôt rassurant. Le 21, le président de l’assemblée géorgienne, mis en cause par les manifestants, démissionna. Et la situation retrouva son calme dans les jours suivants.

Quand, nous sommes arrivés à Tbilissi, nous avons trouvé une ville calme. Quelques banderoles continuaient d’être accrochées devant le parlement géorgien, au style constructiviste, typique de l’époque soviétique. Tout semblait redevenu calme. Nous avons simplement assisté à une démonstration nationale sous la forme d’un bal de voitures klaxonnant et arborant les drapeaux blancs à croix rouges.

Cet épisode, s’il n’a été heureusement qu’un feu de paille, nous a rappelé combien la situation de ces jeunes républiques issues de l’ancien empire soviétique reste fragile.