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Nous quittons le continent américain

Le 27 décembre, nous avons quitté  le continent américain et débuté notre traversée du Pacifique où deux étapes sont prévues, l’Ile de Pâques et la Polynésie Française, avant de rejoindre l’Australie où nous passerons pratiquement un mois.

J’écris cet article depuis Bora Bora, où nous restons jusqu’au 13 janvier. Dans les prochains jours, je posterai des articles sur l’Ile de Pâques.

Avant de refermer la page de l’Amérique latine, je voulais revenir en quelques phrases sur les trois mois passés, octobre, novembre, décembre. Nous avons visité successivement la péninsule du Yucatán au Mexique, la ville de Lima et les Andes péruviennes entre le Machu Picchu, Cuzco et Puno, la ville de la Paz en Bolivie, les villes de São Paulo et Rio au Brésil, les chutes d’Iguazu à la frontière entre le Brésil et l’Argentine, la ville de Buenos Aires, la côte uruguayenne du Río de la Plata entre Colonia del Sacramento et Montevideo, le sud de la Patagonie argentine à El Calafate et jusqu’au glacier Perito Moreno, la Patagonie chilienne entre Torres del Paine, Puerto Natales et Punta Arenas, le désert d’Atacama et enfin la capitale chilienne Santiago. Cette énumération montre la densité de notre programme et la variété des paysages rencontrés. Ceci étant, nous avons eu de nombreuses étapes calmes qui nous ont permis de trouver un bon équilibre entre visites, détente et travail avec les filles. En trois mois, nous avons connu des ambiances bien différentes. Dans certains pays, certains endroits, la culture indienne est restée très présente (Yucatán, Andes, San Pedro de Atacama). Dans d’autres, au contraire, c’est la culture européenne qui s’est imposée (Lima, Buenos Aires, São Paulo, Montevideo, Santiago). Rio de Janeiro est une exception car l’influence africaine est décisive dans l’identité de la ville.

Je ne connaissais pas l’Amérique latine. Je l’ai découverte à l’occasion de ce voyage. Je retiens la richesse du patrimoine archéologique au Mexique et au Pérou, les paysages à couper le souffle dans les Andes, en Patagonie ou dans le désert d’Atacama, le charme de Buenos Aires et la beauté envoûtante de Rio. Et bien sûr, je n’oublierai pas l’accueil exceptionnel que nous a réservé la famille à São Paulo. Dans l’ensemble, nous avons d’ailleurs rencontré des gens très accueillants. Ce continent m’a fait prendre conscience du poids des cultures ibériques, des langues espagnole et portugaise dans le Monde. Les connexions qui existent entre l’Espagne et le Portugal et les pays d’Amérique du Sud, devraient conduire les pays du nord de l’Europe à considérer leurs voisins du Sud avec plus de respect qu’ils ne le font généralement. Ce lien historique et culturel entre l’Espagne, le Portugal et l’Amérique latine est une chance pour l’Europe que nous ne cultivons pas suffisamment.

Voilà, nous laissons derrière nous ce continent où tant de souvenirs se sont construits. Notre connaissance de l’espagnol et du portugais nous a sans doute bien souvent facilité les choses. Nous ne bénéficierons pas du même avantage sur le continent asiatique où nous devrions passer plus de 4 mois…

 

Départ pour São Paulo

Nous avons quitté la Paz au milieu de la nuit. Nous avions réservé une voiture avec chauffeur la veille au soir. Il était 3h30 du matin quand celui-ci est arrivé pour nous amener à l’aéroport El Alto, situé sur l’Altiplano. Autant dans la journée, La Paz était impressionnante de bruits et d’agitation, autant la nuit, le silence régnait et les rues étaient désertes. Les seuls bruits que l’on entendait étaient les chiens qui aboyaient ou hurlaient à la mort. Les rues étaient noires, vides, comme si toute trace de vie avait disparu. J’ai déjà vu des villes la nuit. Mais je n’en ai jamais vu d’aussi déserte, d’aussi lugubre. Sur la 1/2 heure de route que nous avons eue pour rejoindre l’aéroport, nous avons dû croiser tout au plus 2 ou 3 voitures. Le chauffeur ne s’arrêtait pas au feu rouge. De temps en temps, nous croisions une ombre qui ressemblait à un spectre sorti d’un cimetière. Cette traversée nocturne m’a fait une drôle d’impression. Je pense que je n’aurais pas été surpris de croiser une horde de morts vivants à la poursuite d’un malheureux chien. Cela m’a évoqué également les nouvelles de Borges où on ne sait plus où se termine le rêve et où commence la réalité. A un moment donné, deux hommes au bord de la route, dans cette ville morte, nous ont fait signe pour que la voiture s’arrête. Le chauffeur est passé sur la file de gauche et a accéléré. Je me disais que cette route de nuit présentait certains risques. Mais j’étais encore à moitié enveloppé des vapeurs du sommeil duquel le réveil m’avait extirpé brutalement et je ne parvenais pas à m’inquiéter réellement.

Nous sommes arrivés à l’aéroport à 4h du matin. Il était quasiment vide. Des avions devaient décoller avant le nôtre. Mais personne n’était présent pour l’enregistrement. Après une demi-heure d’attente, l’enregistrement a pu enfin commencer. Alice n’était pas bien, probablement indisposée par l’altitude et le réveil en pleine nuit. Elle a vomi avant d’arriver aux toilettes. 5 minutes plus tard tout allait mieux. Les bagages enregistrés et les billets en poche, nous nous sommes dirigés vers les contrôles de sécurité et nous avons pu embarquer à l’heure prévue, pour décoller à 6h.

Le vol n’était pas direct. Nous avons fait une escale d’une heure et demie à Santa Cruz de la Sierra.

Finalement, nous sommes arrivés à São Paulo avec un peu de retard. Clemencia, la cousine d’Elise, et Charles, son mari, nous attendaient à l’aéroport.

En sortant de l’aéroport, j’ai été immédiatement surpris par la différence avec la Bolivie. Les infrastructures étaient toutes très luxueuses, les habitations semblaient modernes. Mais ce qui m’a le plus marqué, c’est le parc automobile. La similitude avec l’Europe m’a frappé. En quelques heures de vol, nous étions passés de l’un des pays les plus pauvres à l’une des villes les plus modernes et les plus dynamiques d’Amérique du Sud.

La guerre du Pacifique

La guerre du Pacifique est un conflit qui opposa la Bolivie et le Pérou au Chili, à la fin du XIXème siècle. Lors de cette guerre, la Bolivie perdit son unique accès à la mer. Les conséquences de cette guerre ont été si négatives pour la Bolivie, qu’elle n’a eu de cesse de revendiquer, depuis, un accès au Pacifique. Très récemment, Evo Morales, le président de la Bolivie a porté devant la Cour Internationale de Justice (CIJ) une revendication territoriale, fruit de cette histoire, pour tenter de désenclaver le pays. Le 1er octobre 2018, la CIJ a rejeté la demande bolivienne.

Le colonel Eduardo Abaroa, mort en martyre lors de ce conflit, dans une attitude de défit qui rappelle celle du général Cambronne à Waterloo, est un héros national en Bolivie. Le 23 mars, jour de sa mort, est un jour férié, nommé jour de la mer.