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Foz do Iguaçu vs Puerto Iguazu

Foz do Iguaçu, la ville brésilienne voisine des chutes d’Iguazu et de la triple frontière avec le Paraguay et l’Argentine, compte plus de 200.000 habitants. En quittant l’aéroport, j’ai remarqué la qualité des infrastructures et le soin apporté à l’environnement. La ville a confirmé ma première impression. Tout est parfaitement entretenu : les routes sont impeccables, les pelouses vertes soigneusement tondues. La ville dégage une impression de prospérité et de tranquillité. L’hôtel où nous avons dormi n’était pas cher mais très luxueux. En regardant les tarifs affichés, je me suis aperçu que nous avions à peine payé le tiers du prix normal. Booking.com a parfois du bon.

Après un bon dîner au restaurant de l’hôtel et une belle nuit de sommeil, nous visitâmes le parc naturel et observâmes les chutes depuis la rive brésilienne. En fin d’après-midi, un taxi nous fit franchir la frontière avec l’Argentine en empruntant le pont sur la rivière Iguazu. Les formalités de douane furent menées rapidement et nous arrivâmes à l’hôtel de Puerto Iguazu où nous avions réservé. Nous avions décidé de nous faire plaisir pour une fois en réservant un hôtel haut de gamme, un 5 étoiles. A 140 € la nuit, le tarif dépassait assez largement le budget de 90 € que j’avais envisagé initialement, mais restait correct pour un 5 étoiles et constituait un écart, somme toute, acceptable. Le hall de l’hôtel était à la hauteur de sa cotation. Hélas, rien d’autre ne l’était. Une fois sortis du hall, nous découvrîmes des couloirs aux moquettes râpées et décolorées, des tapisseries jaunies, déchirées, des traces d’humidité sur les plafonds… La porte de notre chambre ne fermait pas si on ne verrouillait avec la clé. La chambre était grande mais donnait l’impression de ne pas voir été rénovée depuis plusieurs dizaines d’années. Les dessus de lits étaient troués, les draps jaunis, les papiers peints fanés, les meubles en bois rayés et écaillés, les serviettes de bain effilochées et déchirées… Elise était très en colère. J’étais fatigué et déçu. Malgré tout, nous décidâmes d’aller avec les filles prendre un bain dans la piscine. Malheureusement, la piscine était tout aussi délabrée que le reste de l’hôtel : les draps de bains étaient en lambeaux, le fond de la piscine était noire, le carrelage soulevé par endroit, le toboggan était cassé… En remontant à la chambre, Elise me convainquit que nous devions essayer de quitter l’hôtel. En revoyant les photos sur booking.com, nous nous dîmes que cela relevait purement et simplement de la publicité mensongère. Nous descendîmes à l’accueil pour expliquer notre mécontentement et demander à l’hôtel de trouver une solution. Nous n’avions pas encore payé. Le responsable était gêné quand nous lui fîmes part de nos griefs. Il regarda son ordinateur et nous proposa de chercher une chambre dans un autre hôtel en annulant simplement la réservation. Normalement, il n’était pas possible d’annuler moins de 48 heures avant le début de la réservation. Mais le responsable leva la contrainte. Il nous indiqua que nous  n’aurions aucune difficulté pour réserver car il y avait beaucoup de places dans les hôtels alentours. Il nous dit de prendre notre temps, d’utiliser le wi-fi pour rechercher une alternative. Il nous proposa même de prendre une douche avant de quitter l’hôtel! Jamais, je n’avais vu un tel écart entre ce que décrivait booking.com et la réalité. Booking.com n’est pas toujours fiable!

Une demi-heure plus tard, nous avions trouvé une très belle chambre dans une « posada » à deux rues de notre hôtel, pour un prix bien inférieur!

En allant à ce nouvel hôtel avec le taxi, nous découvrîmes que les rues derrière la route principale n’étaient pas goudronnées. La misère environnante contrastait singulièrement avec ce que nous avions vu du côté brésilien. Nous n’étions pas au bout de nos surprises…

Après une demi-heure passée dans notre nouvel hôtel, très confortable, la lumière s’éteignit. Nous avions été prévenus qu’il y avait de nombreuses coupures de courant dans la ville de Puerto Iguazu. Nous expérimentâmes nos premiers instants sans électricité. Il faisait déjà nuit noire. Impossible de voir quoi que ce soit dans la chambre. Heureusement, c’était l’heure où le taxi devait venir nous chercher pour aller dîner en ville, notre hôtel étant légèrement excentré, à une quinzaine de minutes du centre. Nous n’avions quasiment pas de pesos argentins sur nous. A peine de quoi payer le taxi pour aller en ville, mais pas suffisamment pour revenir. Durant notre trajet pour aller en centre ville, l’électricité était revenue. Nous avions prévu de tirer de l’argent au distributeur automatique. Mais du fait de la panne d’électricité, tous les distributeurs étaient en cours de réinitialisation. En marchant pour trouver un restaurant qui prenait la carte de crédit, une nouvelle coupure de courant survînt. Les rues étaient noires, les feux rouges ne fonctionnaient pas, les voitures passaient devant nous sans nous voir. Les chiens errants aboyaient dans les rues. La ville de Puerto Iguazu qui nous avait déjà donné un sentiment de délabrement, devenait carrément lugubre et inquiétante. On ne mesure pas à quel point, une coupure d’électricité peut changer la physionomie d’une ville et la rendre dangereuse. J’en profite pour dire que tous ceux qui ont envie de jouer aux apprentis sorciers en France avec l’électricité, devraient réfléchir un moment à ce que signifie le risque de black-out.

Seuls les restaurants qui avaient des diesels pouvaient continuer de fonctionner normalement dans cette ville peuplée d’ombres. Nous entrâmes dans l’un d’entre eux, que nous avait recommandé le taxi. A la fin du dîner, le courant était revenu dans la rue et les distributeurs automatiques avaient eu le temps de se remettre en état de fonctionnement. Nous en profitâmes pour tirer de l’argent. J’eus une légère appréhension quand Elise mit la carte de crédit dans le distributeur. Et si une nouvelle panne survenait, juste à ce moment-là! Heureusement, il n’en fut rien. Nous pûmes tirer les pesos argentins et rentrer en taxi à l’hôtel. Nous fûmes soulagés, car l’hôtel nous avait formellement déconseillés de rentrer à pied la nuit, pour des raisons de sécurité.