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Meiji-jingu

Le Meiji-jingu est un sanctuaire shintoïste dédié à Meiji, né en 1857, et empereur de 1867 à 1912. Pour rappel, la restauration impériale fut proclamée en janvier 1868, suite à l’abdication du dernier shogun Tokugawa.

Ce sanctuaire se situe dans un parc très sauvage du centre-ville qui ressemble davantage à une forêt qu’à un bois. Les accès majestueux sont matérialisés par des torii monumentaux.

Le temple fut détruit par les bombardements lors de la seconde guerre mondiale et reconstruit en 1958.

Comme c’est la tradition dans les temples shintoïstes, des barils de saké faisant office d’offrandes sont entreposés à l’entrée du site. Ces donations assurent une forme de publicité aux donateurs. Plus original, certains domaines de Bourgogne ont eux-mêmes fait des offrandes sous forme de tonneaux de grands crus. C’est hommage s’explique aussi par le fait que l’ère Meiji a été marquée par une ouverture nouvelle du Japon au monde occidental.

 

Japon, repères historiques (2ème partie) : de l’époque Meiji à la fin de l’occupation américaine

L’empereur Meiji accède au trône en janvier 1868. Le début de l’ère Meiji est proclamé en octobre 1868. Mais les partisans de l’ancien régime, le shogunat Tokugawa, prennent les armes et ne sont soumis militairement qu’en 1869. Cependant, dès 1868, le nouvel empereur entreprend une grande modernisation du pays, fortement inspirée des modèles occidentaux et reposant sur une plus grande centralisation de l’Etat. Une constitution est adoptée le 11 février 1889, donnant un pouvoir important à l’empereur, et qui restera en vigueur jusqu’en 1947. Le Japon connaît une forte croissance économique et démographique jusqu’en 1915 (la population passe de 30 à 50 millions d’habitants en moins de 50 ans). Les conditions de travail extrêmement difficiles dans l’industrie conduisent à la diffusion d’idées socialistes venues d’Europe et à l’émergence de premières règles pour limiter le travail. Ainsi en 1911, l’âge minimum pour travailler est fixé à 12 ans et la durée du travail journalier est bornée à 10 heures pour les femmes et les enfants.

L’ère Meiji est également marquée par deux succès militaires importants du Japon qui consacre son ambition impérialiste. La première est le résultat d’une guerre menée contre la Chine entre 1894 et 1895 et ayant pour enjeu la Corée, état vassal de la Chine. La victoire japonaise conduit à la signature du traité de Shimonoseki qui prévoit l’abandon de la suzeraineté chinoise sur la Corée, placée sous protection japonaise, et la cession de la Chine au Japon d’un certain nombre d’îles, la plus importante étant Formose (aujourd’hui Taïwan). Taïwan puis la Corée sont transformées en colonies respectivement en 1905 et 1910. Le second succès japonais est obtenu face aux russes en 1905 dans le cadre d’une guerre débutée un an plus tôt et ayant pour enjeu le contrôle de la Mandchourie. Il permet au Japon d’occuper la moitié sud de l’île de Sakhaline. Durant la première guerre mondiale, le Japon se range aux côtés des alliés et prend possession des territoires allemands dans le Shandong (Chine continentale). A la fin de la guerre, les revendications japonaises sur le Shandong sont confirmées dans le Traité de Versailles, malgré l’opposition chinoise.

L’empereur Meiji meurt en 1912. L’empereur Taisho lui succède marquant le début de l’ère du même nom. Taisho souffre d’une maladie cérébrale, liée aux séquelles d’une méningite contractée quelques semaines après sa naissance. Il s’avère dans l’incapacité de gérer les affaires de l’Etat. Le pouvoir se déplace vers le parlement du Japon, la Diète. Cette ère est caractérisée par un renforcement de la démocratie et un fort développement économique. Taisho meurt le 25 décembre 1926.

L’empereur Showa (Hirohito) lui succède. Après la crise internationale de 1929, un mouvement nationaliste radical émerge au Japon. Il est favorisé par le prestige que l’armée tire de ses victoires passées et présentes. Dès 1931, le Japon envahit la Mandchourie. En 1932, le Japon y crée l’Etat fantoche du Mandchoukouo. En janvier 1932, le Japon prend possession de Shanghai. Finalement, le 15 mai 1932, les militaires prennent le pouvoir en assassinant le premier ministre japonais, Inukai Tsuyoshi, mettant ainsi fin au régime démocratique qui avait émergé après la première guerre mondiale. Le Japon quitte la Société des Nations en 1933. En novembre 1936, le Japon signe le pacte anti-Komintern avec l’Allemagne hitlérienne. Une nouvelle phase d’expansion en Chine débute en juillet 1937, donnant lieu à des massacres de population, notamment à Nanjing où 200.000 chinois sont exécutés. La population japonaise est opposée au conflit et n’est pas informée des exactions commises par son armée. Au Japon, la répression vis-à-vis des opposants politiques s’intensifie. En 1938, les militaires ambitionnent d’étendre leur possession au nord et attaquent la Russie. Ils subissent des revers qui arrêtent l’expansion au nord. Le Japon signe finalement le 13 avril 1941, un pacte de non agression avec la Russie. Le début des conflits en Europe et les premières victoires allemandes, affaiblissent les puissances européennes en Asie. Le Japon en profite dès 1940 pour tenter une expansion de son empire au sud. Le Tonkin est attaqué en septembre 1940, puis envahi. Le sud de l’Indochine française est à son tour envahie en 1941. Les Etats-Unis décident d’imposer un embargo sur le pétrole exporté vers le Japon pour asphyxier le pays. Se sentant menacés, les japonais attaquent simultanément les américains à Pearl Harbor et les britanniques en Malaisie, provoquant l’entrée en guerre des Etats-Unis dans le conflit mondial. Les japonais envahissent dans la foulée les Philippines, Hong Kong, Guam, les Indes orientales néerlandaises, la Birmanie. Leur progression est toutefois arrêtée au milieu de l’année 1942 et à partir de la bataille de Guadalcanal en février 1943, les japonais sont contraints de mener une guerre défensive. La reconquête américaine est inexorable mais lourde en pertes humaines. En juin 1945, les américains conquièrent l’île d’Okinawa. Un plan d’invasion du Japon est envisagé. Mais il est finalement décidé d’utiliser l’arme nucléaire, nouvellement conçue, pour accélérer la reddition japonaise. Hiroshima est bombardée le 6 août 1945 après un ultimatum resté sans réponse. Nagasaki est bombardée le 9 août 1945. Selon l’origine des chiffres entre 100.000 et 300.000 personnes seraient mortes suite à ces deux bombardements, auxquelles il faut ajouter les personnes irradiées pouvant être décédées plus tard. Le 9 août, les soviétiques envahissent la Mandchourie. Dès le 10 août, Hirohito annonce à ses proches sa décision d’accepter la capitulation. Il fait une allocution au peuple japonais le 14 août et émet le 17 août un édit ordonnant aux soldats de déposer les armes. La reddition est signée le 2 septembre. Le pays sort exsangue de la seconde guerre mondiale.

Entre 1945 et 1952, le Japon vit sous occupation américaine. Les Etats-Unis se portent d’emblée garants du retour à la démocratie. Les femmes obtiennent le droit de vote (rappelons que les femmes ont voté pour la première fois en France seulement en octobre 1945). Des élections législatives sont organisées en avril 1946 permettant un grand renouvellement de la classe politique. Une nouvelle constitution entre en vigueur en 1947. Les Etats-Unis aux prises avec la guerre froide, font du redressement économique du Japon une priorité. Le 8 septembre 1951, le Japon signe le traité de San Francisco par lequel il reconnaît l’indépendance de plusieurs pays d’Asie et affirme renoncer à toute revendication territoriale. Ce traité prévoit également la fin de l’occupation américaine. 48 pays, principalement parmi les vainqueurs de la seconde guerre mondiale, ratifient ce traité. La Chine signe un traité de paix séparé en 1952.

 

Japon, repères historiques (1ère partie) : de la préhistoire à la restauration de l’empire en 1868

Le peuplement du Japon daterait de la dernière période glaciaire, il y a 30.000 ans, lorsque l’archipel était en contact avec le continent. L’apparition des premières poteries (parmi les plus anciennes de l’humanité), entre 14.000 et 13.000 avant JC, marque le début de la période Jōmon, caractérisée par une sédentarisation des populations dont les ressources restent la chasse et la cueillette. Autour de 800 avant JC, débute la période Yayoi qui voit, en particulier, le développement de la riziculture dont les techniques sont importées de Chine.

Durant la période Kofun qui débute au IIIème siècle, le Japon est divisé en royaumes rivaux. La région du Kansai s’impose comme centre politique dans la deuxième moitié du Vème siècle au terme d’un processus d’unification, conduisant à l’identification d’un souverain suprême que l’on peut assimiler à un roi ou à un empereur. Durant cette période, les échanges avec les royaumes de la péninsule coréenne favorisent le développement d’artisanats tels que le tissage de la soie, l’industrie du papier, le travail des métaux…

Le bouddhisme, qui fait sont entrée au Japon au VIème siècle, coïncide avec le début de la période Asuka. L’arrivée de cette nouvelle religion provoque des guerres entre les clans convertis et ceux restés fidèles au shintoïsme. Le trône de l’empereur fait lui-même l’objet de conspirations et de luttes acharnées dont la religion est le prétexte. En 672, le prince Oama devient empereur, sous le nom de Temnu, au prix d’une nouvelle guerre. Il favorise l’installation d’une période de stabilité en affirmant son lien de parenté avec les divinités du shintoïsme tout en permettant le développement du bouddhisme. Il entreprend également des réformes qui renforcent le pouvoir impérial et modernisent l’Etat.

Au VIIIème siècle, l’époque de Nara, est caractérisée par une intense activité culturelle.

A partir du VIIème siècle, le Japon connaît une période de réchauffement climatique qui provoque des famines importantes. Ces crises alimentaires créent une instabilité croissante qui provoque, durant la période Heian (allant du IXème au XIIème siècle), l’affaiblissement du pouvoir impérial et un accroissement de l’insécurité dans tout le royaume. Cette situation conduit à l’émergence d’une classe de combattants issue de la noblesse, les bushi.

Le Moyen-Age japonais s’étend du XIIème au XVIème siècle. Cette période est marquée par la prise du pouvoir par des généraux, shogun en japonais, combattant initialement au nom de l’empereur, mais imposant progressivement leur domination. Le pays connaît une période de profonde division. Ce n’est qu’à la fin du XVIème, que trois seigneurs de guerre qui s’emparent successivement du pouvoir, Oda Nobunaga, Toyotomi Hideyoshi (neveu par alliance du premier) et Tokugawa Ieyasu, conduisent à la réunification du pays.

En 1542, les japonais entrent pour la première fois en contact avec les occidentaux, avec l’arrivée du portugais Fernão Mendes Pinto, dans l’île de Tanegashima. Le commerce entre les deux nations se développe. Les jésuites entreprennent une campagne d’évangélisation dans le sud du pays avec le soutien de seigneurs locaux. Mais le Christianisme vu comme une menace est interdit à la fin du XVIème siècle.

Le shogunat Tokugawa représente une période de stabilité. Il débute en 1603 et se termine en 1868, et correspond à l’époque Edo. Après une courte phase de développement des relations commerciales avec l’étranger, l’édit Sakoku de 1635 consacre une volonté isolationniste. Malgré cela, le pays connaît dans les 3 siècles qui suivent une forte croissance économique et démographique. Mais le XIXème siècle voit les puissances étrangères menacer la souveraineté du Japon et son isolement ne le met pas à l’abri des convoitises. En interne, le pays connaît plusieurs périodes de famine qui accroissent les critiques vis-à-vis du shogun Tokugawa. Celui-ci, considérablement affaibli sur le plan politique, est contraint d’abdiquer fin 1867 et la restauration de l’empire est proclamée le 3 janvier 1868.