Phnom Penh compte environ 1,5 millions d’habitants. La capitale du Cambodge est située au confluent des rivières Tonlé Sap et Bassac et du fleuve Mékong, lui-même divisé en deux bras un peu en amont de la ville. Quand on regarde une carte, on a ainsi l’impression que 4 rivières se rejoignent sur les rives de Phnom Penh.

Phnom Penh - situation

J’en profite pour ouvrir une parenthèse au sujet du Mékong qui est un fleuve très important pour l’Asie du Sud-Est. Il naît dans l’Himalaya, quelque part dans la province du Qinghai en Chine. Le lieu où il prend sa source n’est pas connu avec précision, car il naît de la convergence de plusieurs cours d’eau, situés dans une région difficile d’accès. Plus de la moitié du fleuve coule en Chine où il porte le nom de « fleuve turbulent » (Láncâng Jiâng), à partir de Qamdo au Tibet, en raison de ses gorges et précipices. Le fleuve forme ensuite sur 200 km, la frontière entre la Birmanie et le Laos, puis la frontière entre le nord de la Thaïlande et le Laos, traverse une partie du Laos en passant par Luang Prabang, forme de nouveau la frontière entre la Thaïlande et le Laos en passant notamment par Vientiane la capitale du Laos, repasse de nouveau au Laos en traversant Paksé, passe enfin au Cambodge par Phnom Penh avant d’arriver au Vietnam et de déboucher sur la mer de Chine en constituant un delta. Ce sont ainsi 6 pays qui sont liés à la course du Mékong. Mais la navigation étant difficile sur la majeure partie du fleuve, il a davantage contribué à diviser les populations et constitué une frontière naturelle, plutôt qu’il n’a favorisé les échanges commerciaux.

Bien que capitale depuis le XVème siècle, la ville de Phnom Penh commença à se développer réellement que dans la seconde moitié du XIXème siècle, après la construction du palais royal (1866) et sous l’impulsion des colonisateurs français. A partir des années 20 et jusque dans les années 70 la ville fut connue comme la « perle d’Asie ». En 1975, la ville comptait environ 2 millions d’habitants. Mais Lorsqu’elle tomba aux mains des khmers rouges, le 17 avril, elle fut vidée de ses habitants et abandonnée. Cet abandon dura jusqu’à ce que les khmers rouges fussent à leur tour chassés de la ville par les vietnamiens, le 7 janvier 1979. Plus de 80% des habitants avaient péri sous le régime des khmers rouges du fait des persécutions et des famines. Phnom Penh se repeupla progressivement et connut une réelle reconstruction à partir des années 90, grâce aux aides internationales et aux investissements étrangers.

Lorsque l’on découvre Phnom Penh aujourd’hui, il est difficile d’imaginer le passé faste que la ville a connu. La ville souffre d’un manque évident d’infrastructures. Par exemple, je n’ai pas mémoire d’avoir vu un seul feu rouge dans toute la ville. Les tuk-tuk continuent de constituer un moyen de transport très répandu. La ville compte un nombre incroyable de chantiers de construction mais beaucoup d’entre eux semblent avoir été interrompus avant la fin, probablement faute de financements suffisants. La ville est jonchée de poubelles plus ou moins sauvages qui ne semblent pas faire l’objet d’un ramassage ordonné et régulier, générant des odeurs nauséabondes rendues encore plus insupportables par la chaleur suffocante et la pollution.

La ville n’est pas agréable. Par ailleurs, son patrimoine architectural est plutôt modeste. Son palais royal et ses quelques temples font pâle figure à côté des merveilles de Bangkok ou de Chiang Mai. Son musée archéologique, vétuste et sans climatisation, est sans commune mesure avec le musée de Siem Reap.

Pour couronner le tout, l’appartement où nous avons séjourné était sale et dégageait une odeur de cigarette profondément incrustée.

Si j’ajoute à cela le fait que les cambodgiens ne décrochent jamais un sourire et sont tout juste polis, vous comprendrez que nous ne garderons pas un bon souvenir de la capitale cambodgienne.