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Emeutes au parlement de Géorgie

Le 20 juin au soir, Le Monde publiait un article intitulé « Emeutes au Parlement de Géorgie après le discours d’un député russe ». C’était 3 jours seulement avant notre arrivée à Tbilissi. Je pense que cette épisode est passé largement inaperçu en France. Aussi je pense utile d’en dire deux mots.

Dans mon article précédent sur l’Histoire de la Géorgie, je rappelais l’intervention militaire russe en 1992 puis en 2008, en faveur des indépendantistes d’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie contre les autorités géorgiennes. La situation reste toujours tendue entre la Russie et la Géorgie. Et la coopération de la Géorgie avec les Etats-Unis, la France, la Turquie et l’Azerbaïdjan dans la construction d’un gazoduc reliant la mer Caspienne et la Méditerranée a aggravé la situation.

Or le 20 juin, Sergueï Gavrilov, député de la Douma (l’assemblée russe), qui plus-est réputé fervent défenseur des indépendantistes d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie, a pris la parole au parlement géorgien pour ouvrir l’« Assemblée interparlementaire orthodoxe ». Cet événement a immédiatement déclenché l’ire d’une partie de la classe politique géorgienne et de ses partisans. Des milliers de personnes ont rapidement afflué vers le parlement, jusqu’à 10.000 selon les médias géorgiens et russes. Il s’en est suivit des émeutes violentes provoquant une trentaine de blessés parmi les manifestants et au moins autant parmi les policiers. Le lendemain, le bilan a été revu à la hausse et porté à 240 blessés au total.

Le lendemain matin, je recevais une alerte du Fil d’Ariane (organe de communication des autorités françaises à l’adresse des voyageurs inscrits sur le site) nous recommandant la plus grande prudence suite aux événements de la veille et annonçant de possibles manifestations violentes dans les jours qui allaient suivre.

En lisant cet article, je me suis interrogé sur l’opportunité de maintenir Tbilissi comme dernière étape de notre tour du Monde. J’ai interrogé notre hôte Airbnb qui a été plutôt rassurant. Le 21, le président de l’assemblée géorgienne, mis en cause par les manifestants, démissionna. Et la situation retrouva son calme dans les jours suivants.

Quand, nous sommes arrivés à Tbilissi, nous avons trouvé une ville calme. Quelques banderoles continuaient d’être accrochées devant le parlement géorgien, au style constructiviste, typique de l’époque soviétique. Tout semblait redevenu calme. Nous avons simplement assisté à une démonstration nationale sous la forme d’un bal de voitures klaxonnant et arborant les drapeaux blancs à croix rouges.

Cet épisode, s’il n’a été heureusement qu’un feu de paille, nous a rappelé combien la situation de ces jeunes républiques issues de l’ancien empire soviétique reste fragile.



 

5 jours à Tbilissi

La capitale géorgienne a donc été la dernière étape de notre tour du Monde. Nous sommes arrivés très tôt le matin après un vol de seulement une demi-heure depuis Erevan. Nous aurions pu choisir la voie terrestre. Mais il fallait compter environ 7 heures de route. Nous avions loué une nuit de plus à Tbilissi pour disposer de notre appartement dès notre arrivée. A 7 heures, nous étions dans notre nouvelle location. Et nous nous sommes recouchés à peine arrivés…

L’appartement était situé avenue David Aghmashenebeli sur la rive gauche du fleuve Koura (débouchant en Azerbaïdjan sur la Caspienne). C’est une très belle avenue bordée de petits immeubles au style néo-classique rappelant fortement certaines avenues de Saint-Pétersbourg. Notre appartement, à l’allure de loft d’artiste, était au dernier étage d’un immeuble réhabilité.

Quelques heures après notre arrivée, nous sommes partis à la découverte du quartier. Nous avons immédiatement été saisis du fort contraste avec Erevan. Autant à Erevan, nous avions l’impression d’être dans une ville très fermée avec une population austère, froide et désagréable. Autant à Tbilissi, nous avons eu le sentiment de découvrir une capitale moderne, ouverte sur le Monde. Les gens avaient un comportement normal avec nous. Ils nous croisaient dans la rue sans se retourner sur nous ou nous jeter des regards noirs. Dans les commerces, les gens nous disaient « bonjour », « au revoir », « merci » et même nous souriaient parfois. Tout cela paraît sans doute normal. Et pourtant nous avons été surpris après la froideur rencontrée dans le pays voisin.

Tbilissi est une très belle ville qui donne une impression de dynamisme, mélange d’un important patrimoine historique et de bâtiments modernes à l’architecture élégante. Les bords du fleuve sont joliment aménagés.