Mois : février 2019

Les aborigènes

Les aborigènes constituent la population autochtone de l’Australie. Les scientifiques considèrent que ce peuple a vécu isolé du reste du monde depuis 50.000 ans jusqu’à l’arrivée des européens au XVIIIème siècle. A l’arrivée de James Cook, en 1770, les aborigènes étaient un peuple de cueilleurs-chasseurs, constitué en 250 tribus occupant l’ensemble de l’Australie. Leur culture, reposant sur la tradition orale, était la plus ancienne sur Terre. Le XIXème siècle est marqué par la colonisation progressive des terres par les européens et les conflits armés qui en résultent. Les aborigènes sont peu à peu contraints d’abandonnés leurs terres. Ils sont déportés, transformés en cultivateurs, évangélisés…

A la naissance de l’Australie en tant qu’Etat fédéral du Commonwealth, en 1901, le droit de vote n’est pas accordé aux aborigènes au niveau fédéral. Seuls ceux qui sont inscrits sur les listes électorales d’une province sont autorisés à voter. Or l’essentiel d’entre eux ne satisfont pas à cette exigence. A partir de 1910, l’Australie mène vis-à-vis du peuple aborigène une politique d’assimilation forcée, en procédant, notamment, à l’enlèvement d’enfants indigènes de leurs familles. Les enfants ainsi enlevés sont souvent des métis de mère aborigène et de père blanc. Ces pratiques ne cesseront qu’en 1970.

Les droits des aborigènes progressent lentement tout au long du XXème siècle et ce n’est qu’en 1962, que le Commonwealth Electoral Act déclare que tous les indigènes ont le droit de s’inscrire et de voter aux élections fédérales. En dépit de cette évolution des lois, les aborigènes continuent d’être traités comme des citoyens de second rang. En 1992, le discours du premier ministre Paul Keating, appelle les australiens à reconnaître les torts causés au peuple aborigène, marquant une étape symbolique importante dans la réconciliation des communautés. Quelques aborigènes célèbres, artistes ou sportifs, contribuent à faire connaître les souffrances de leur peuple et deviennent des exemples de réussite. C’est le cas, par exemple, de Mark Ella, demi de mêlée, capitaine du XV d’Australie en 1982, ou encore de Cathy Freeman, championne du monde et championne olympique de 400 m, dernière porteuse de la flamme olympique aux jeux de Sydney, en 2000. Comment ne pas se dire, malgré tout, que ces athlètes sont des contre-exemples qui cachent la réalité que vit le peuple aborigène.

Alors que la population aborigène comptait entre 350.000 et 700.000 individus, à l’arrivée des européens, elle avait chuté en-dessous de 100.000 en 1920. Aujourd’hui, la population d’origine aborigène est estimée à 670.000 individus. Des territoires, représentant environ 10% de la surface de l’Australie, leur sont réservés. L’arrivée des européens a induit un bouleversement dans leur culture multi-millénaire reposant sur une vie en harmonie avec le territoire qu’ils occupaient. Leur territoire s’est réduit, leur population a été décimée par les conflits, les maladies, les famines, la transmission orale a souvent été mise à mal par les déportations, l’évangélisation, la sédentarisation forcée, les enlèvements, leurs valeurs ont été bousculées par le contact avec la civilisation européenne. Aujourd’hui, les aborigènes sont invisibles dans les villes. Il doit bien y en avoir. Mais nous n’en avons vu aucun à Sydney ou à Melbourne. Tout se passe comme s’il existait deux pays à l’intérieur de l’Australie : le pays des européens et le pays des aborigènes. En dépit des communications sur l’importance de la culture aborigène, qui a probablement eu une réelle influence sur ce qu’est devenu l’Australie, les points de contact semblent rares. On voit des tableaux et des oeuvres aborigènes dans les musées. En revanche, les personnes sont invisibles. Il y a du racisme. Mais je suis aussi convaincu que bon nombre d’australiens d’origine européenne ne sont pas racistes et ont hérité d’une histoire qui les a éloignés du peuple indigène. Espérons que les jeunes générations sauront oeuvrer pour renouer des liens distendus entre les communautés.

Il reste que les citoyens australiens d’origine aborigène sont écartelés entre deux voies qui semblent incompatibles : vivre à la manière de leurs ancêtres à l’écart de la société australienne sur des territoires réservés, au risque d’être dans l’incapacité de défendre leurs droits, ou, accepter de se former et d’étudier pour peser davantage dans les organes de gouvernance des provinces ou de l’état fédéral, au prix d’un renoncement aux modes de vie ancestraux. Comment trouver un chemin intermédiaire entre ces deux voies?


Oeuvres aborigènes exposées au Musée des Beaux Arts de Sydney

 

Blue Mountains

A une heure et demie de route de Sydney, la chaîne de montagnes des Blue Mountains est un parc naturel qui offre de nombreuses possibilités de randonnées au milieu de paysages grandioses. Afin de rendre la journée plus ludique pour les filles, nous avons opté pour le parc payant Scenic World, équipé de deux téléphériques dont l’un est suspendu entre 2 falaises, d’un train qui descend à flan de montagne, d’une promenade aménagée au milieu d’une forêt. Le téléphérique qui relie deux falaises donne accès à une belle promenade offrant de nombreux points de vue panoramiques et aboutissant aux rochers emblématiques baptisés les « Three Sisters ». Le parc a été bâti sur le lieu d’une ancienne mine de charbon. L’ancien train qui permettait aux mineurs de descendre la montagne pour accéder à la mine a été remplacé par un train moderne, réputé être le plus raide au monde. Enfin, Scenic World accueille également des expositions temporaires. Lorsque nous y étions, une exposition présentait des scultpures taille réelle et réalistes de dinosaures.


Vue panoramique sur le parc des Blue Mountains


Téléphérique suspendu entre deux falaises


La canopée


Les Three Sisters


Entrée de l’ancienne mine de charbon


Le train le plus raide au monde


Promenade suspendue, au milieu de la forêt


Forêt


Quelques dinosaures


Second téléphérique avec vue sur les Blue Mountains

 

Musée de la marine, Sydney

Le principal attrait du musée de la marine de Sydney réside dans la possibilité de visiter d’anciens bâtiments de la Royal Australian Navy et des répliques de voiliers.

 

HMB Endeavour

C’est sur ce trois mâts que James Cook accomplit son premier voyage autour du monde entre le 26 août 1768 et le 13 juillet 1771 (Plymouth, Rio de Janeiro, Cap Horn, Tahiti, Nouvelle-Zélande, Botany Bay en Australie où sera bâtie Sydney, Java, Le Cap, Plymouth).

 

John Louis

Le John Louis est un bateau construit en 1957, conçu spécialement pour la collecte sous-marine de perles.

 

Bateau de pêche avec drapeau aborigène

Pas d’information sur ce bateau…

 

Destroyer HMAS Vampire

Ce bâtiment de la Royal Australian Navy a navigué entre 1959 et 1986. Il a participé à de nombreuses opérations de protection et de sécurisation, mais n’a jamais été mobilisé sur un conflit.

 

Sous-marin HMAS Onslow

Le sous-marin conventionnel Onslow est entré en opération en décembre 1969 et a été retiré de la flotte australienne en mars 1999. Lui non-plus n’a pas été mobilisé sur un conflit. Il a néanmoins connu plusieurs incidents majeurs durant sa carrière. Le premier a été provoqué en 1972 par un marin en colère qui a plongé le sous-marin à une profondeur de deux fois supérieure à la profondeur limite de sécurité. Le deuxième est arrivé en 1981 lorsqu’une fuite de monoxyde de carbone du générateur diesel s’est répandu dans le sous-marin, entraînant la mort d’un marin. Le troisième est arrivé en 1995, lors d’une cérémonie controversée de baptême de passage de l’équateur ayant donné lieu à des plaintes par les marins ayant subi des traitements vexatoires et dégradants allant jusqu’à les mettre en danger.

La visite du sous-marin a été, pour moi, le point d’orgue de la journée. C’était la première fois que je descendais ainsi dans cet environnement confiné qu’est l’habitacle d’un sous-marin. Nous sommes passés par l’écoutille et avons descendu l’échelle qui donne accès à la salle des torpilles. Un ancien marin nous attendait pour nous parler du fonctionnement du sous-marin. Ensuite, nous avons parcouru la coursive du sous-marin, longeant les couchettes « chaudes » disposées dans chaque espace disponible, franchissant les écoutilles intérieures séparant les différents compartiments, passant devant la cabine de détente, les cuisines, la cabine du capitaine, la radio, la salle de commandes et de pilotage, le gyroscope, les manomètres, les vannes, la salle des machines… L’atmosphère me semblait encore habitée de l’âme des marins ayant vécu des mois en mer dans ces lieux exigus et oppressants.