Catégorie : Etapes

Pacific Grove, Californie

Avant de rejoindre Los Angeles, nous avons fait une étape de deux nuits à Pacific Grove, qui se trouve à la pointe sud-ouest de la baie de Monterey. La petite ville paisible, où vécut Steinbeck, fait face à l’océan Pacifique. Le climat est comparable à celui de San Franscisco. La côte est battue par un vent venu de l’Océan.

Cette petite ville bourgeoise contraste, par son calme, avec le tumulte de San Francisco.

Le premier soir, nous sommes allés nous promener à la pointe, au moment où le soleil déclinait. Ce lieu, baigné de la lumière du soleil couchant, était un océan de verdure face à la mer : d’un côté, la pelouse verte et les arbres majestueux d’un cimetière ; de l’autre la pelouse impeccable et les greens verdoyant d’un terrain de golf sans clôture. Etrangement, la limite entre cimetière et terrain de golf était imperceptible. Quelques joueurs de golf traversèrent la rue pour passer d’un trou au suivant. Une harde de biches, qui se promenaient dans les rues et sur la pelouse du golf, fit de même, dans l’autre sens. Manque de chance, je n’avais que le grand angle avec moi… J’ai réussi à m’approcher du goéland mais pas suffisamment des biches. Quant aux golfeurs, j’avoue les avoir négligés!

 

San Francisco, la ville aux deux visages

Nous sommes arrivés à San Francisco en soirée après avoir fait la route depuis Sequoia Park. Le soleil se couchait quand nous avons traversé San Mateo bridge. Le magnifique spectacle de la baie de San Francisco sous un ciel orangé est venu alléger la fatigue que je ressentais après trois journées consécutives de route.

La ville de San Francisco jouit d’un statut à part dans l’inconscient collectif. Elle est connue et respectée pour sa tradition de tolérance. Quand on l’évoque on pense souvent au mouvement hippie qui y a connu un essor particulier. On pense également à la forte communauté homosexuelle qui a souvent permis à la ville d’être précurseuse dans la défense de leurs droits. Aujourd’hui, la ville revendique être un sanctuaire pour les immigrés clandestins.

Je crois que même les personnes qui critiquent le plus sévèrement l’Amérique, dénonçant la dureté de son modèle économique ou son côté réactionnaire, posent sur la ville de San Francisco un regard différent.

Il m’a semblé que la ville de San Francisco était, en partie, conforme à son image de contre-culture ou de résistance par rapport à des politiques qui placeraient le profit sans conscience et sans humanisme, comme objectif principal de leur mandat. Nous avons observé à de nombreuses reprises, des panneaux accrochés aux fenêtres, aux portes, sur les voitures, dénonçant le régime en place et appelant à une résistance active. La ville communique également beaucoup sur sa volonté d’être à la pointe de la lutte contre le réchauffement climatique.

Mais San Francisco n’est pas que cela. C’est aussi une ville américaine, riche, avec ses tours, ses banques, ses grandes entreprises… On ne peut parler de San Francisco, sans parler de ce que les américains appellent « The Bay Area ». L’air urbaine de San Francisco englobe au sud la Silicon Valley avec les sièges de quelques géants de l’informatique : Hewlett Packard (Palo Alto), Google (Mountain View), Apple (Cupertino), Facebook (Menlo Park). Elle englobe les universités de Stanford (au sud près de Palo Alto) et de Berkeley (à l’est près d’Oakland)… La région de San Francisco est l’une des plus riches des Etats-Unis. Le revenu moyen par habitant y serait même le plus élevé.

San Francisco est donc une ville de contraste où existe une tradition de contre-culture et de résistance, mais également une ville qui glorifie le développement économique le plus débridé.

Les plus riches se battent pour habiter dans les quartiers les plus « select ». La ville est belle. Elle compte de nombreuses demeures magnifiques. Mais que les prix de l’immobilier sont élevés! Nous-mêmes, nous avons dû nous résoudre à prendre un hôtel éloigné du centre pour ne pas trop nous éloigner du budget alloué. L’hôtel – le plus cher que nous ayons pris aux Etats-Unis – était d’ailleurs tout à fait quelconque.

 

Three Rivers, Californie

Une nouvelle fois, nous avons passé la nuit dans une toute petite ville. En comparaison avec Olancha, on peut vraiment parler de ville. Three Rivers compte un peu plus de 2000 habitants et a le grand avantage de se trouver à dix minutes en voiture de l’entrée de Sequoia National Park. La ville compte quelques hôtels et restaurants. Nous avons mangé ce soir-là de délicieuses pizzas dans un restaurant au bord de la rivière. Dormir à Three Rivers nous a permis de visiter Sequoia National Park le lendemain matin avant de prendre la route pour San Francisco.