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Alice Springs

Alice Springs est une ville d’environ 24.000 habitants selon le recensement de 2016. C’est la troisième ville en taille du Northern Territory après Darwin (140.000 hab.) et Palmerston (33.000 hab.), ce qui donne une idée de la faible densité sur ce Territoire grand comme 2,5 fois la France métropolitaine. Quand on regarde une carte, on s’aperçoit qu’Alice Springs se situe vraiment au centre du pays, à mi-chemin entre la côte ouest et la côte est, et à mi-chemin entre la côte nord et la côte sud sur la route qui traverse le pays et relie Darwin (nord) et Adélaïde (sud).

 

La ville a été fondée en 1862, par le colon John McDouall Stuart, qui donna son nom à la route qui relie Darwin et Adélaïde (Stuart Highway). Alice Springs s’appelait d’ailleurs Stuart jusqu’en 1933 quand elle fut rebaptisée Alice Springs.

Une voie de chemin de fer circule également entre Darwin et Adélaïde, en passant par Alice Springs. Mais il n’y a que deux trains par semaine dans chaque sens.

Nous avons dormi trois nuits dans un très bel hôtel près du casino, le Crowne Plaza, pour un tarif de moins de 80 € par nuit, c’est-à-dire nettement moins cher que dans le taudis de Kings Canyon!

Pour la première fois depuis notre arrivée en Australie, nous avons croisé régulièrement des aborigènes dans les rues et les commerces. Ils représentent près de 20% de la population de la ville.

 

Kings Canyon Resort

Initialement, j’avais conçu Kings Canyon comme une étape dans notre route entre Ayers Rock et Alice Springs. En fait, la route passant par Mereenie n’étant pas praticable sans 4×4, cette étape s’est avérée être un vrai détour. En effet, par la route, la distance entre Yulara (Ayers Rock) et le Crowne Plaza (notre point de chute à Alice Springs) est de 445 km, tandis que la distance entre Kings Canyon Resort et le Crowne Plaza est de 473 km!

Ce détour a, qui plus est, été décevant. Le site de Kings Canyon en lui-même est intéressant mais pas exceptionnel et la chaleur nous a empêchés de faire le tour complet du canyon qui est la randonnée phare des lieux. Mais ce qui a été le plus décevant, c’est l’hôtel. Les prix étaient très élevés, aussi avons-nous choisi une chambre sans douche privative. Même cette chambre nous a coûté plus de 90 € la nuit (la chambre supérieure était dans les 200 €!). Sur booking.com, les photos donnaient le sentiment de chambres simples mais propres et joliment décorées. En arrivant sur le site, nous avons découvert un complexe hôtelier laissé plus ou moins à l’abandon, constitué de préfabriqués et de bâtiments vétustes. Notre chambre avait l’air d’une cellule de prison ou d’asile psychiatrique avec ces gros carreaux de faïence blancs et ses grillages aux fenêtres. Les douches collectives juste en face étaient envahies par les insectes et mal entretenues. Heureusement, la climatisation fonctionnait plutôt bien. Malgré tout, nous avons passé un bon moment dans ce lieu et nous avons beaucoup ri de l’austérité toute carcérale de notre cambuse.

 

Yulara, Ayers Rock Resort

Comme je l’ai écrit dans le précédent article, Ayers Rock est un complexe hôtelier, baptisé Yulara, dédié au parc national d’Uluru et de Kata Tjuta. Ces deux sites sont des lieux sacrés pour les aborigènes. Après la première guerre mondiale, ces sites étaient d’ailleurs intégrés à une réserve. Mais en 1958, l’Australie crée en ces lieux un parc national, soustrayant, par là même, ces territoires de la réserve aborigène. L’année suivante le premier motel est construit et les travaux de la piste d’atterrissage sont lancés, marquant le début de l’exploitation intensive du site dans un objectif touristique. Depuis 1985, la gestion des sites est censée être faite conjointement avec la communauté aborigène Mutitjulu. Mais, nous avons vraiment eu l’impression que l’exploitation continuait d’être faite par et pour le profit quasi-exclusif de la communauté blanche.

L’aéroport est tout petit et il ne faut que 10 minutes pour rejoindre la ville touristique de Yulara, où se trouvent les hôtels. Le complexe hôtelier est très agréable et bien entretenu. Tout est organisé autour du parc national d’Uluru et de Kata Tjuta. De grands cars viennent et vont en permanence pour amener de nouveaux touristes, les transporter vers le parc national ou les ramener vers l’aéroport. C’est une immense machine très bien huilée. Bien que je n’apprécie guère ces lieux très touristiques, je dois reconnaître que je m’y suis senti à mon aise. Les parties communes sont agréables, les circulations bien conçues ; il est possible de se rendre dans tous les restaurants du complexe quel que soit l’hôtel où on réside ; le personnel est accueillant, souriant et bienveillant. Bien sûr les hôtels tentent de vous vendre de nombreux tours (excursion au lever ou au coucher du soleil, promenade en dromadaire, dîner sous les étoiles, excursion pour découvrir la faune ou la flore ou la culture aborigène, etc.). Tout est très cher. L’avantage, quand on a une voiture, c’est que l’on est autonome et donc il est inutile de passer par une excursion. Le billet d’accès au parc s’achète sur Internet avant d’arriver à Ayers Rock, il est valable pour une durée de 3 jours à compter de la date choisie, et il suffit de le présenter sur son téléphone pour accéder au parc. Les randonnées sont bien balisées et les lieux d’intérêt facilement identifiables. Des plateformes sont même aménagées aux lieux stratégiques pour admirer les sites aux lever et coucher du soleil.

Dans le complexe hôtelier, il existe également un petit supermarché, ce qui nous a permis d’acheter le nécessaire pour déjeuner sur le pouce, dans la chambre.

Comme pour le reste de l’Australie, Ayers Rock m’a laissé un sentiment mêlé d’admiration devant les splendeurs de la nature, et de surprise devant l’absence des aborigènes. Tout juste avons-nous croisé quelques aborigènes employés dans le complexe hôtelier, ultra minoritaires en comparaison des légions asiatiques. Nous en avons vus quelques uns également autour du petit supermarché, semblant désoeuvrés et vivre dans une situation extrêmement précaire, sans que nous comprenions d’ailleurs pour quelle raison ils se trouvaient en ce lieu. Le musée dédié à la culture aborigène, à l’intérieur du parc national, était quant à lui tenu par un ranger blanc!

Beaucoup de discours sont écrits en faveur d’une collaboration entre les communautés, vantant la maîtrise de l’environnement des aborigènes. Ils apparaissent souvent en photo sur les couvertures des plaquettes commerciales. Hommage est rendu à leur tradition, à leur art. Mais, dans la réalité, ils sont absents.