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Vallée sacrée des incas, Pérou

La vallée sacrée des incas

La rivière Urubamba prend sa source dans les Andes au sud-est de Cuzco. La vallée qu’elle parcourt entre les villes de Písac et d’Ollantaytambo est la vallée sacrée des incas. L’altitude de la rivière varie entre 3000 m à Písac et 2800 m à Ollantaytambo. Elle se situe sous Cuzco et en amont du Machu Picchu.

Les personnes qui nous ont loué l’appartement à Cuzco nous ont accueillis avec beaucoup de chaleur. Elles ont toujours été extrêmement disponibles. Elles nous ont également donné des conseils avisés pour visiter la ville et ses environs. C’est avec confiance que nous avons accepté l’excursion qu’elles nous ont proposé d’organiser pour visiter la vallée sacrée. Le programme a été fait sur mesure et nous avons bénéficié durant une journée d’un chauffeur-guide extrêmement sympathique. Il nous a conduits successivement sur les sites de Chinchero, Moray, Maras, Salineras de Maras, Ollantaytambo.

Chinchero est un village de la vallée sacrée où nous avons vu, pour la première fois, les vestiges de cultures en terrasses des incas. Dans la région, les deux cultures principales sont la pomme de terre et le maïs. Le Pérou est le pays d’origine de la pomme de terre. Elle y a été domestiquée dès le néolithique. Par la suite, les incas ont perfectionné les techniques de culture. Aujourd’hui, il existerait au Pérou plus de 2000 espèces de pommes de terre différentes. A Chinchero nous avons également assisté au travail de la laine de lama et d’alpaga : nettoyage des fibres, filage, coloration, tissage, le tout avec des produits naturels.

Moray est un vestige inca de cultures en terrasses qui forme des dessins circulaires sur les flancs de la montagne. Il semblerait que ces terrasses resserrées étaient utilisées pour expérimenter différentes espèces de pommes de terre, selon l’exposition du soleil et selon l’altitude.

Maras est un village qui conserve quelques vestiges de l’époque coloniale espagnole, mais dont la principale richesse sont les salines voisines, qui exploitent un petit ruisseau saturé de Chlorure de Sodium. Les salines sont découpées en bassins répartis entre les familles du village. Chaque famille détient deux bassins. Les produits sont répartis au sein de la communauté avec un système de péréquation si la production n’est pas la même pour tous les bassins.

Ollantaytambo est le dernier village de la vallée sacrée. Au-delà d’Ollantaytambo, les montagnes se resserrent autour de la rivière et forment un canyon escarpé qui mène plus en aval à Aguas Calientes et au Machu Picchu. La route s’arrête à Ollantaytambo. Pour aller plus en aval, il n’existe que deux moyens de transport : le train, et le mythique chemin inca qui nécessite 4 jours de marche pour atteindre Aguas Calientes. Ollantaytambo a été le lieu d’une bataille acharnée entre incas et espagnols. Le village possède les vestiges d’un important temple inca bâti sur les pans de la montagne. La plupart des maisons du village ont été construites sur d’anciennes constructions incas. La taille des pierres impressionne mais c’est surtout le caractère grandiose de la nature environnante qui fait la beauté du site.

A Ollantaytambo, nous avons une nouvelle fois eu la chance d’assister à une fête.

 

Cuzco

Comme je l’ai écrit dans un précédent article, Cuzco a été la capitale de l’empire inca durant plus de trois siècles. Avec près de 450.000 habitants selon le recensement de 2017, Cuzco est aujourd’hui la 8ème ville du Pérou. Lorsqu’on arrive en avion, on découvre une ville aux couleurs briques dominantes, les constructions s’échelonnant sur les pentes des montagnes qui l’entourent. Elle fait l’effet d’une ville tentaculaire.

Fin octobre, au coeur du printemps de l’hémisphère sud, les températures y sont encore fraîches. En journée, elles dépassent guère les 16°C. Dans la nuit, elles descendent à 6°C ou 7°C. Dans des appartements sans chauffage, les pulls et couvertures sont les bienvenus. Le vent qui souffle fait le temps changeant. Dans la même journée, il alterne plusieurs fois soleil et pluie. La pluie est parfois fine et pénétrante. Elle est torrentielle lorsque les orages grondent. Les rues de la ville historique sont d’ailleurs fendues en leurs milieux par de profonds caniveaux destinés à collecter les pluies d’orage. Quand les nuages s’écartent pour laisser la place au soleil, celui-ci chauffe sans excès. En revanche, ces rayons brûlent et on se retrouve rapidement avec des coups de soleil sur la peau. Durant les quelques jours que nous avons passé à Cuzco, nous avons vu alterner toute cette variété de temps.

Il se dégage du centre historique de la ville, une sérénité et une harmonie faite de styles mêlés. Les églises et bâtiments religieux y sont nombreux. La place principale de la ville, la Plaza de Armas, est imposante par ces dimensions. Mais les bâtiments qui l’encadrent ont pour la plupart deux étages et évoquent par leur ensemble la conception des places espagnoles traditionnelles. On y retrouve les mêmes arcades. Pourtant à y regarder de plus près, les façades évoquent des architectures alpines. Ce mélange est harmonieux et donne à l’ensemble un caractère mystérieux et universel. Les rues qui entourent la Plaza de Armas et les autres places attenantes, s’en vont en ruelles étroites qui rappellent les villages du sud de l’Espagne. Pourtant, les bases de nombreuses maisons reposent sur d’anciennes constructions incas, caractérisées par des pierres massives et irrégulières minutieusement emboîtées.

Dans les rues du centre, on croise de nombreux touristes à l’allure sportive, dont bon nombre arborent des vêtements ou des sacs de randonnée. Cuzco est une base de départ pour faire des randonnées dans la région. Les faciès européens et les tenues cossues de ces touristes tranchent avec les visages burinés et les vêtements traditionnels ou modestes des locaux.

Dès que l’on s’éloigne du centre historique, Cuzco offre un visage différent. La ville musée cède la place à une urbanisation débridée, hurlante, sans chaleur. De nombreux immeubles ont leurs façades laissées à l’état brut, c’est-à-dire en brique, sans crépit, sans peinture. Parfois, certains immeubles ont leur dernier étage inachevé ou ont même des ouvertures laissées béantes, sans fenêtres. Et plus on s’éloigne du centre, plus on s’élève sur les pans des montages environnantes, plus la ville ordonnée laisse la place à des constructions inachevées, ouvertes aux quatre vents, dans des rues non goudronnées, où la misère s’étale dans les rues, où les poubelles éventrées sont le jouet des chiens errants.

Dans le centre, la ville lisse et belle ; dans les faubourgs, la ville hideuse et sale.