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Le mal aigu des montagnes

Les péruviens et les boliviens lui donnent le nom de Soroche. Le mal aigu des montagnes est susceptible de survenir lorsque l’on rejoint des hautes altitudes en un délai court, ce qui ne laisse pas le temps au corps de s’accoutumer. Il peut survenir dès 2000 m, mais le risque augmente très fortement lorsque l’on monte au-dessus de 3000 m. Il est provoqué par la diminution de la pression artérielle et de l’oxygène disponible au niveau cellulaire, du fait de la diminution de la pression atmosphérique. Ce mal se manifeste par des maux de têtes, des difficultés à respirer, des nausées, une fatigue généralisée, des insomnies… Les symptômes sont à prendre avec le plus grand sérieux, car le mal peut dégénérer et provoquer un oedème pulmonaire ou un oedème cérébral, pouvant être fatal. Certaines personnes sont plus sujettes à ce mal que d’autres.

Nous étions directement concernés par ce risque puisque les altitudes de Cuzco, Puno et La Paz sont respectivement de 3400 m,  3800 m et 3600 m. Entre le vendredi 26 octobre et le jeudi 8 novembre, nous n’aurons eu que 2 jours pleins de répit à Aguas Calientes à 2000 m d’altitude. Je redoutais que nous souffrissions de ce mal et je m’attendais à ce que nous fussions très fatigués les premiers jours.

Au moment de quitter Lima, nous avons sollicité de nouveau le chauffeur de taxi qui nous avait conduits de l’aéroport à l’hôtel. En nous conduisant à l’aéroport, il nous a, à son tour, alerté sur le mal des montagnes. Il nous a demandé si nous avions acheté des pilules préventives recommandées pour en limiter les effets. J’ai répondu par la négative. Il nous a proposé de nous conduire à une pharmacie pour que nous prenions lesdites pilules, chose que nous avons faite. Je ne sais pas si ce sont ces pilules qui nous ont aidés, mais nous avons finalement peut souffert du mal des montagnes. Ca a été pour moi un premier constat, renouvelé par la suite, de la gentillesse des péruviens.

Le premier jour, 2 heures après avoir atterris, nous avons marché un peu dans les rues de Cuzco. Nous avons senti qu’il fallait marcher lentement, que l’effort était plus important qu’à l’habitude. Mais ce désagrément était léger en regard des symptômes décrits par la littérature, les guides touristiques et les blogs. Le lendemain nous nous sommes promenés plus longuement dans Cuzco avec toujours le même sentiment qu’il fallait marcher plus lentement et que l’on s’essoufflait plus vite qu’à l’accoutumée, mais rien de très gênant. Ce qui est étrange, c’est que la gêne est censée déclinée avec les jours. Or, dix jours après notre arrivée en altitude, la gêne est constante et tend même à augmenter, depuis que nous sommes arrivés à La Paz. Il faut dire que la ville de La Paz est particulièrement polluée, ce qui doit ajouter une difficulté supplémentaire!

Nous commençons à attendre avec impatience notre retour au niveau de la mer.

De Lakewood (Colorado) à Green River (Utah)

Le 1er septembre au matin, nous avons quitté Lakewood pour rejoindre Green River. Depuis le début du voyage, j’utilise l’application Google Maps, qui fait fonction de GPS, avec des cartes routières téléchargées à chaque étape. Entre parenthèses, c’est l’une des applications les plus utiles du téléphone lorsqu’on n’a pas d’abonnement « data ». Mais, ce 1er septembre, j’aurais pu me passer de Google Maps : pour aller de Lakewood à Green River il suffit d’emprunter la route 70 sur environ 540 km!

La route longe Eagle River puis Colorado River jusqu’à la frontière de l’Etat. Au début, la route est entourée de hautes montagnes et est jalonnée de stations de ski. Après 200 km, elle passe entre les falaises rouges, hautes de 400 m, de Glenwood Canyon, au-delà duquel les montagnes se font progressivement moins hautes et la végétation plus clairsemée. Puis elle longe les étranges formations géologiques de Grand Mesa qui donnent l’impression d’être sur une autre planète, avant d’arriver à Grand Junction, ultime ville à l’ouest de l’Etat du Colorado. Grand Junction construite le long de Colorado River offre un paysage relativement verdoyant avec même quelques vignobles. En quittant l’Etat du Colorado, la route monte légèrement, fait quelques lacets et bascule en Utah.

En l’espace de quelques heures de route, nous sommes passés des paysages alpins du Colorado au désert pierreux, peuplé de dunes pétrifiées, de l’Utah. Le ciel du désert est un patchwork de bleu, de nuages noirs, de nuages blancs, jaunes, oranges, colorés par la lumière du soleil qui décline.

Arrivée à Green River

 

Randonnée dans les Montagnes Rocheuses

Le Rocky Mountain National Park offre de nombreuses randonnées accessibles pour les marcheurs de tout niveau. Le parc est très fréquenté. Heureusement, il est également très bien aménagé. De grands parkings ont été construits à distance des départs de randonnées qui sont ensuite accessibles par navettes.

Le jour où nous avons visité le parc, la météo annonçait une journée très ensoleillée avec des températures agréables autour de 25°C. Nous avons choisi de faire une randonnée facile, l’Emerald Lake Trail, démarrant à 2887 m d’altitude, avec au programme 3 lacs sur le parcours, un peu plus de 200 m de dénivelé et 5 km aller-retour. Si le dénivelé semble peu important, il ne faut pas perdre de vue qu’à cette altitude il est plus difficile de respirer (environ 30% d’oxygène en moins). Finalement, ce qui semble facile ne l’est pas tant que ça.

Les paysages étaient magnifiques, quoique proches des paysages alpins.

Malheureusement, Emma n’a pas complètement profité de cette promenade car elle a ressenti rapidement des douleurs au ventre. Elle a néanmoins poursuivi la marche pour aller quasiment jusqu’au bout de la montée, et, sans se plaindre. Le lendemain, tout allait déjà beaucoup mieux pour elle.

En arrivant au sommet, les nuages se sont faits menaçants et nous avons commencé à entendre le tonnerre. Nous nous sommes empressés de redescendre. Mais l’orage nous a rattrapé. Heureusement, nous avions prévu des vêtements pour parer à une telle éventualité, pourtant non prévue par la météo! Il faut toujours être prudent en montagne. Nous avons été étonnés en redescendant de continuer à croiser des personnes qui montaient. Certaines étaient très légèrement vêtues et d’autres montaient avec des équipements pour dormir au sommet!

 

 

Le premier lac

 

 

Arrivée au second lac

 

 

Le troisième lac où seule Alice a continué de m’accompagner

 

Après notre randonnée, nous avons emprunté la route d’altitude (Trail Ridge Road), dont le point le plus haut se trouve à 3700 m, pour revenir à l’hôtel, avec quelques beaux panoramas, sous un ciel orageux.