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Papeete, photos

Malgré une impression générale plutôt négative, j’ai pu tirer quelques belles images de la capitale polynésienne. Nous avons pu profiter d’une promenade très agréable le long du front de mer au soleil déclinant. Apparemment, celle-ci est en cours de prolongement. La ville dispose de belles fresques murales, d’un patrimoine architectural intéressant même s’il est mal mis en valeur. En fait, je pense qu’il suffirait de peu de choses pour embellir un peu la ville. Commencer déjà par améliorer le nettoyage des rues. Et puis offrir des solutions au logement et à l’assistance des personnes qui dorment aujourd’hui dans la rue. Je suis certain que Papeete gagnerait en renommée, pourrait devenir un lieu davantage visité par les touristes et deviendrait la digne capitale que mérite la Polynésie Française. Car, comme l’écrit Christian dans son commentaire sur mon précédent message, tout alentour est merveille surtout dès qu’on met la tête dans l’eau. Les polynésiens sont très sympathiques et accueillants. La Polynésie est bien le paradis qu’on imagine, mais sa porte d’entrée n’est pas à la hauteur.

 


Tiki


A gauche, la Mairie, l’Assemblée de la Polynésie Française, Haut-commisariat de la République en Polynésie Française
A droite, la Cathédrale Notre-Dame de Papeete


Arbre devant l’Assemblée de la Polynésie Française


Murs peints


Arbre en fleur dans les jardins de Pā’ōfa’i


Drapeaux français et polynésiens qui encadrent le mémorial à l’autonomie (30ème anniversaire de l’autonomie renforcée acquise en 1984)

 

Papeete, Tahiti

Notre premier contact avec la Polynésie Française a été enchanteur, mais nous avons vite déchanté.

Nous atterrîmes le 1er janvier à 1 heure du matin. Tandis que l’avion s’approchait du tarmac, nous pûmes observer les feux d’artifice qui illuminaient le ciel de Papeete (capitale de Tahiti et de la Polynésie Française). En sortant de l’avion, il régnait une tendre chaleur nocturne bienvenue à cette heure tardive et après la climatisation glaçante de l’avion. Des musiciens tahitiens accueillaient les visiteurs, le sourire aux lèvres. Nous récupérâmes rapidement les sacs sur le tapis à bagages, ôtâmes les housses qui les protégeaient avec la dextérité acquise grâce aux 13 vols effectués précédemment, et nous nous dirigeâmes vers la sortie où devait nous attendre le taxi censé nous conduire à la location réservée.

Tout allait bien jusque là. Mais c’est à ce moment que notre sourire béat se transforma en doute puis en inquiétude. Pas de taxi. Pas de réponse aux sms et mails envoyés à notre contact. 20 minutes passèrent. Tout le monde était parti. L’aéroport était sur le point de fermer. Et toujours rien. Nous connaissions l’adresse de la résidence mais aucune information sur le numéro ou l’emplacement de l’appartement. S’agissant d’une résidence privée sans accueil, nous imaginions mal comment nous pourrions entrer dans les lieux. Nous nous résolûmes finalement à prendre un autre taxi. La chance nous sourit car c’était le dernier. Des personnes devant nous refusèrent le tarif proposé par le taxi et nous pûmes lui expliquer notre situation exaspérante. C’était une femme. Elle semblait connaître la résidence. Elle me confirma qu’il n’y avait pas d’accueil et donc pas de possibilité d’entrer si la personne chargée de nous ouvrir l’appartement ne répondait pas au téléphone. Le taxi nous proposa d’essayer d’aller à la résidence et, en cas d’échec pour y entrer, de nous accompagner à un autre hôtel pour passer la nuit. Finalement, en chemin, elle réussit à joindre la personne qui devait nous ouvrir l’appartement. Et tout s’arrangea. A 2h du matin, nous éteignîmes les lumières. Je ne sais si c’est la fatigue ou la douceur du climat des îles, mais j’accueillis les événements avec beaucoup de calme, ce qui n’est pas mon habitude dans ce genre de situation!

La nuit passée, nous nous réveillâmes le 1er janvier. Après avoir dévoré les quelques biscuits laissés par le propriétaire, nous partîmes à la recherche d’un café pour prendre un petit-déjeuner plus consistant. Tout semblait fermée dans la ville. Et nous commencions à avoir très faim car nous n’avions pratiquement rien mangé le 31 au soir. Après une bonne demi-heure de marche nous trouvâmes un seul café ouvert, le Retro. C’était suffisant, me direz-vous. Certes! Et nous prîmes donc, en ce lieu, un petit-déjeuner bien réconfortant. Nous partîmes ensuite à la découverte de la ville. Les rues étaient quasiment désertes. Seuls quelques sans-abris trainaient ici et là. La ville nous apparut très sale. Notre première impression fut confirmée : tous les magasins étaient fermés. Même le Mc Donald était fermé. Le seul magasin ouvert était une station service où nous trouvâmes quelques aliments basiques pour pouvoir nous sustenter le midi puis le soir.

Le 2 janvier, la ville était toujours aussi sale, inerte et vide d’habitants. Et nous fûmes derechef à la station service! Le 3 au matin nous partîmes pour Bora-Bora.

Le 13 janvier, après avoir passé une dizaine de jours à Bora-Bora, nous retrouvâmes Papeete dans le même état de désolation. Même si c’était un dimanche, une telle absence de vie, nous surprit.

Sans doute n’avons-nous pas vu la capitale de Tahiti dans les meilleures conditions, mais j’en garderai le souvenir d’une ville mal entretenue et sans vie, loin de l’image idyllique qui vient en général quand on parle de Tahiti.

 

Polynésie Française

Quand on centre Google Maps sur le Pacifique, on aperçoit quelques points dans le Pacifique Nord (Hawaï) et quelques îles à l’ouest de la ligne de changement de jour (Samoa, Fidji, Vanuatu, Nouvelle-Calédonie), mais rien dans le Pacifique sud à l’est de la ligne de changement de jour. Il faut commencer à zoomer une première fois pour découvrir Papeete (capitale de la Polynésie) et Hanga Roa (Ile de Pâques), puis une seconde fois pour découvrir Vaitape (Bora Bora), puis une troisième fois pour voir apparaître l’archipel des Tuamotu, et progressivement une multitude d’atolls et de petites îles apparaissent. Il n’est pas évident de les localiser, car plus on zoome, plus on perd les repères géographiques qui permettent de les situer les uns par rapport aux autres. Google Maps est très mal adapté pour visualiser l’étendue de la Polynésie Française. La carte ci-dessous extraite de Wikipedia donne une vision globale des îles qui appartiennent à la Polynésie Française.

 

Et cette autre carte, établie par Air Tahiti, permet de mesurer l’immensité de la surface couverte par la Polynésie en faisant une comparaison avec l’Europe.

 

Ce territoire rassemble 5 archipels (l’archipel de la Société, l’archipel des Tuamotu, l’archipel des Gambier, l’archipel des Australes, les Marquises), 118 îles principales dont 76 sont habitées et englobe environ 5 millions de km2 d’eaux marines, ce qui représente près de la moitié des eaux marines françaises (11 millions de km2). J’en profite pour indiquer que la France est la deuxième nation marine dans le Monde, derrière les Etats-Unis, et qu’elle est la seule à être présente sur les 4 océans (source : ministère de la transition écologique et solidaire, ici).

Sur les cartes du Monde, il est difficile de localiser la Polynésie. Quand Magellan a traversé le Pacifique sud, il est passé seulement à côté de deux atolls déserts qu’il a considérés sans intérêt (« las islas infortunadas »). L’un d’entre eux pourrait être l’atoll de Puka Puka, au nord-est de l’archipel des Tuamotu. Pourtant, quand on se pose en avion sur l’une de ces îles, on découvre un monde avec une identité culturelle forte, un monde qui vit en osmose avec l’océan.

La Polynésie est une Collectivité d’Outre-Mer. Elle bénéficie d’une large autonomie.

 

Histoire

Le peuplement de la Polynésie se serait fait au IIème et IIIème siècle de notre ère par des populations venues d’Asie du sud-est, les Austronésiens. Les Marquises auraient été les premières îles colonisées.

Les européens ont exploré la Polynésie aux XVIIème et XVIIIème siècles. Tahiti n’a été découverte qu’en 1767 par le britannique Samuel Wallis. Louis-Antoine de Bougainville, le premier français à organiser un tour du Monde entre 1766 et 1769, accoste à Tahiti en 1768. A la fin du XVIIIème siècle et au début du XIXème, les britanniques exercent leur domination sur les îles de la Société, avec le soutien de la famille Pomaré régnant à Tahiti. Les archipels des Marquises et des Gambier sont eux sous domination française. En 1843, Tahiti passe sous protectorat français. En 1880, Pomaré V cède son royaume à la France. Progressivement, entre 1887 et 1901, les îles restées indépendantes sont intégrées à la colonie française baptisée EFO (Etablissements Français d’Océanie).

En 1942, l’armée américaine installe sur Bora Bora une base militaire et construit une piste d’atterissage qui fut longtemps la plus longue de Polynésie.

En 1946, les EFO deviennent un Territoire d’Outre-Mer. Les habitants obtiennent pour la première fois le droit de vote. En 1957, la loi Deferre accroît l’autonomie accordée au territoire qui prend le nom de Polynésie Française. L’avènement de la Vème République marque au contraire un recul de l’autonomie avec l’installation du Centre d’expérimentations du Pacifique qui se traduira par l’arrivée de plusieurs milliers de militaires et techniciens et conduira aux essais nucléaires (46 essais atmosphériques entre 1966 et 1974, puis 150 essais souterrains jusqu’en 1996).

 

La question de l’indépendance

En 1958, une majorité de polynésiens votent en faveur de la constitution de la Vème République et l’intégration de la Polynésie Française à la Communauté française, créée simultanément par le Général de Gaulle.

Des mouvements autonomistes apparaissent dès 1963. En 1977, Oscar Temaru crée le Front de Libération de la Polynésie qui prendra le nom de Tavini huiraatira no te ao Ma’ohi (Serviteur du peuple polynésien) en 1983. Il accède plusieurs fois à la présidence de la Polynésie à partir de 2004, pour des périodes plus ou moins longues. En 2011, il dépose à l’Assemblée Générale de l’ONU un projet de résolution visant à réinscrire la Polynésie Française sur la liste des territoires non autonomes (c’est-à-dire restant à décoloniser) de laquelle elle avait été supprimée en 1947. Oscar Temaru est battu lors des élections de mai 2013. Le 16 mai, la nouvelle assemblée territoriale de Polynésie Française vote une motion pour affirmer le souhait des Polynésiens de conserver leur autonomie au sein de la République Française. Malgré ce vote, l’ONU adopte le 17 mai la résolution inscrivant la Polynésie Française sur la liste des territoires non autonomes, où elle figure encore aujourd’hui.