Étiquette : Punta Arenas

Le voyage de Fernand de Magellan

L’explorateur portugais Fernand de Magellan (Fernão de Magalhães en portugais, Fernando de Magallanes en espagnol) est à l’initiative du premier tour du Monde maritime. Son expédition réalisée pour le compte de Charles Quint, le roi d’Espagne, rassemblait 5 navires de type caraque et partit de Sanlúcar de Barrameda (port d’Andalousie, proche de Jerez), le 20 septembre 1519, avec 275 hommes d’équipage. Fin novembre, il aborde les côtes américaines au nord de la baie de Rio, puis longe les côtes et arrive au Río de la Plata en janvier 1520. Un navire envoyé en reconnaissance plus au sud est perdu. Les 4 navires restant atteignent finalement l’entrée du détroit qui porte son nom au Cap des Vierges, le 21 octobre 1520. L’un des navires se mutinent et abandonnent l’expédition au milieu du détroit pour retourner en Espagne. Les 3 navires restant quittent le continent américain au Cap Deseado le 28 novembre 1520. La traversée du Pacifique se fait d’une traite et s’achève le 6 mars 1521, lorsque l’expédition accoste à l’île de Guam (actuellement îles Mariannes). Les équipages sont décimés par le scorbut lors de cette traversée. Magellan n’aura pas la chance de revoir les terres espagnoles. Il meurt, le 27 avril 1521, sur l’île de Mactan aux Philippines, lors d’un combat avec des indigènes. La tête de l’expédition est reprise par Juan Sebastián Elcano, lequel décide de brûler l’un des navires car il considère que les équipages restant, constitués de 113 hommes, sont insuffisants pour conduire 3 caraques. En novembre 1521, les deux navires restant sont dans le nord de l’Indonésie. L’un d’entre eux est fortement endommagé et doit faire d’importantes réparations, avant d’être arraisonné par les portugais, très présents dans cette région. Le dernier navire, la Victoria, compte 60 hommes quand il quitte l’Indonésie le 21 décembre 1521, pour entamer la traversée de l’océan Indien. Après avoir passé le cap de Bonne Espérance, il rejoint son point de départ en Andalousie, le 6 septembre 1522, après pratiquement 3 ans de voyages. Seuls 18 hommes d’équipage sont présents à bord.

 

Carte du tour du Monde de l’expédition Magellan

Carte Magellan

 

Réplique de la Victoria au musée Nao Victoria à Punta Arenas.

 

Punta Arenas, Patagonie

Punta Arenas est une ville de 131.000 habitants (selon le recensement de 2012), bâtie sur la rive ouest du détroit de Magellan. Fernand de Magellan fut le premier européen à naviguer dans le détroit en 1520. Mais la ville ne fut officiellement fondée qu’en 1848, après la colonisation de la région par le Chili. Avant l’ouverture du canal de Panama en 1914, la ville fut le principal point de passage entre l’océan Atlantique et l’océan Pacifique. La ville a été peuplée par des colons européens venus de différents pays. Etrangement 50% de la population a des origines croates. La ville a connu son essor grâce à l’activité portuaire, mais également grâce à l’élevage des moutons.

Le climat est influencé par la latitude très australe et adouci par la proximité de l’océan. Les précipitations ne sont pas très importantes mais régulières tout au long de l’année. Les températures moyennes ne dépassent pas les 14°C en été (de décembre à mars). Lors de notre séjour, le vent soufflait fort et la température ressentie était nettement inférieure à 10° C. Les pulls, les doudounes et les bonnets étaient les bienvenus!

Sans doute pour compenser la grisaille du paysage, les maisons de la ville sont très colorées. Le centre ville témoigne de la prospérité qu’elle a connue dès le XIXème siècle. Les faubourgs, quant à eux, sont envahis par les activités industrielles probablement favorisées par la situation portuaire stratégique.

Punta Arenas est le point le plus austral que nous atteindrons lors de notre tour du Monde. La distance entre Charlottetown (Prince Edward Island, Canada), où nous étions le 1er août, et Punta Arenas est de 11.277 km à vol d’oiseau. C’est le point le plus austral, mais nous étions beaucoup plus loin du pôle sud à Punta Arenas (53° sud), que du pôle nord à Charlottetown (63° nord). Il faut également noter que Punta Arenas, qui se trouve pratiquement à la pointe de l’Amérique du Sud est beaucoup plus au sud que Le Cap (Afrique du Sud, 33° sud) ou Christchurch (Nouvelle-Zélande, 43° sud). La position symétrique en Europe de Punta Arenas, en termes de latitude, serait Hambourg (53° nord). Avec ces quelques données géographiques, on comprend pourquoi l’expression « pays du sud » qui désigne généralement les pays du globe situés au sud de l’Europe (à l’exclusion de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande), a également la connotation « pays où il fait chaud », les populations de l’hémisphère sud étant, dans leur immense majorité, plus près de l’équateur que les européens.