Mois : mars 2019

Notre méthode pour visiter Angkor

Le site d’Angkor compte des dizaines de temples qui s’étendent sur plusieurs centaines de km2. La société qui exploite le site propose 3 forfaits : 1 jour (37$ US), 3 jours (62$ US), 7 jours (72$ US). En 1 jour, il n’est possible de voir que les principaux temples. En 3 jours, il est possible de voir tous les temples les plus intéressants (entre 12 et 15 édifices), mais il faut y consacrer les journées entières. En 7 jours, on peut avoir une vision exhaustive des temples.

Nous ne cherchions pas l’exhaustivité. Mais nous ne souhaitions pas, non plus, avoir des journées trop remplies qui empêchent d’apprécier les dernières heures de visite, d’autant qu’il faisait très chaud quand nous y étions. Nous avons donc opté pour le forfait 7 jours, mais nous nous sommes limités à la visite de 18 édifices, c’est-à-dire à peine plus que ce qu’il est possible de voir en 3 jours. Selon moi, la petite différence de prix est largement compensée par le confort que l’on se donne. Nous avons finalement consacré 5 demi-journées de visite aux temples d’Angkor. La carte ci-dessous identifie tous les édifices que nous avons visités. Banteay Srei, le plus éloigné, est distant de 40 km de la ville de Siem Reap.

 

Nous n’avons pas pris de guide car nous avons constaté que nous préférions visiter sans contrainte chaque fois que nous le pouvions ; autrement dit s’attarder ou passer plus vite selon nos envies. Nous avions imprimé les fiches Wikipédia dont les informations m’ont semblé plus que suffisantes par rapport à mes attentes. Accessoirement ne pas prendre de guide, nous a permis de faire une économie bien supérieure au surcoût des billets pris pour le forfait 7 jours.

Il restait la question du véhicule pour nous accompagner aux temples. Les visites se font généralement en tuk-tuk. Ceux-ci sont loués pour la journée. La résidence où nous séjournions nous proposait des prix excessifs pour les visites et refusait qui plus est de prendre en compte le fait que nous ne consacrions pas la journée entière aux visites. C’est finalement un conducteur de tuk-tuk rencontré par hasard le deuxième jour qui nous a proposés des tarifs corrects à 15$ US. Il se nommait Thy. Il était souriant, sympathique, prévenant, prudent dans sa conduite et tenait de l’eau fraîche à disposition lors de nos promenades. Que demander de plus! Je le recommande vivement à toute personne qui souhaite visiter les temples d’Angkor (j’ai ses coordonnées pour ceux que ça intéresse). Pour les temples les plus éloignés, nous avons malgré tout loué une voiture avec chauffeur pour éviter de faire des distances trop longues avec le tuk-tuk.

Angkor

Angkor était la capitale de l’empire Khmer entre le IXème siècle et 1431, année de la chute de la ville aux mains du Royaume d’Ayutthaya (thaïs). Au plus fort de son développement, la ville se serait étendue sur une surface d’environ 1000 km2 et aurait abrité environ 750.000 habitants. La richesse de la ville s’expliquerait par la maîtrise de l’eau à travers un gigantesque système de canaux et de réseaux hydrauliques, dont de nombreux vestiges sont encore visibles aujourd’hui.

Si l’hindouisme a été la première religion de l’empire, le bouddhisme l’a progressivement supplantée. Des éléments de ces deux religions coexistent dans les temples. Après la chute de l’empire Khmer, les moines bouddhistes se réapproprient le site. Mais seul le temple d’Angkor Vat continue d’être entretenu dans les siècles qui suivent, les autres temples étant plus ou moins abandonnés à la jungle envahissante.

Le site est redécouvert par les archéologues européens, notamment français, au cours du XIXème siècle et fait l’objet de travaux de restauration depuis le début du XXème siècle.

 

Siem Reap

Siem Reap est une ville d’environ 175.000 habitants (2008).

Le nom de la ville signifie « Siamois terrassés » et ferait référence à une bataille qui aurait opposé siamois et khmères au XVIème siècle. Pour autant, il s’agirait d’un épisode glorieux au milieu d’une longue période durant laquelle la ville vécut sous l’influence alternative de ses deux voisins les plus puissants : le Siam (Thaïlande) à l’ouest et le Vietnam à l’est. Entre 1795 et 1907, elle fut sous administration siamoise. La province de Siem Reap réintégra les frontières du Cambodge en 1907, avec la signature d’un traité franco-siamois modifiant les frontières entre l’Indochine française et le Siam.

La ville doit son expansion moderne à la proximité des temples d’Angkor. Le tourisme génèrerait, en effet, plus de 50% des emplois directs!

La visite des temples d’Angkor était à mes yeux l’un des moments phares de notre tour du Monde. Je voulais y consacrer le temps nécessaire pour pouvoir effectuer les visites sans précipitation et sans risquer de connaître la lassitude des journées trop longues et trop éreintantes. C’est pourquoi nous sommes restés 9 nuits dans la ville de Siem Reap.

Une nouvelle fois, nous avions choisi un appartement via Airbnb. Nous ne fûmes pas déçus. L’appartement était situé en centre ville dans un immeuble de bonne qualité, équipé d’une piscine, ce qui était fort appréciable pour se rafraîchir, vue la chaleur ambiante. La décoration de l’appartement était de style colonial avec des meubles en bois sombre. Le personnel de l’immeuble était charmant.

Lorsque nous arrivâmes à l’aéroport, après notre voyage depuis Chiang Mai via Bangkok, nous étions attendus par une personne envoyée par notre hôte. Nous fûmes très surpris de découvrir qu’il s’agissait d’un tuk-tuk avec 4 places et pas vraiment d’espace pour les bagages. Malgré tout, nous parvînmes à caser les bagages et à nous asseoir comme nous pouvions entre ceux-ci. Ce premier voyage, pour aller de l’aéroport à l’hôtel, dura près d’une demie-heure et ne fut pas des plus confortables. Mais c’était gratuit!

Nous découvrîmes la ville, avec ses routes pas toujours goudronnées, sa poussière, ses hôtels luxueux au style colonial côtoyant des immeubles délabrés, ses échoppes branlantes, ses nuées de tuk-tuk et de deux roues, ses croisements sans feux tricolores, ses concerts de klaxons, ses piétons traversant n’importe où et n’importe comment, les petits ponts chevauchant la Siem Reap river bordée de grands arbres… Je n’oublierai pas ce premier trajet en tuk-tuk, fait à la vitesse d’une mobylette tant le moteur peinait à tirer un attelage aussi lourdement chargé, qui me fit découvrir un spectacle chaotique totalement inédit à mes yeux.